Chahrazed Helal a enchanté avant hier le public du festival d'Hammamet. Dans ce beau cadre, il y avait de la magie qui régnait dans les gradins. Tout le monde était là, acclamant son idole et assoiffé de bonne musique et de paroles profondes, qui se font rares par les temps qui courent. Un grand moment d'amour et de poésie en compagnie de musiciens dirigés par le maestro Mohamed Abouda qui ont présenté un morceau intitulé « Khoudh Wakti », un hommage à la femme tunisienne à l'occasion de sa fête. Sur scène, Chahrazed, a séduit l'assistance grâce à sa voix puissante . Maniant les mouvements mélodiques les plus subtils avec une aisance déconcertante, cette doctoresse en musique a interprété un registre étendu avec une sensibilité à fleur de peau. Ce nom mythique de la chanson tunisienne a livré sur scène un répertoire de nouvelles compositions qui a captivé toutes les générations présentes dans le théâtre. Elle a donné une nouvelle orientation à la musique tunisienne avec un nouveau répertoire dédié au public d'Hammamet. Elle a essayé d'évoluer dans la même voie, en introduisant dans le style tunisien ou oriental des nouveautés, notamment dans la composition et dans l'interprétation des chansons. L'objectif étant de rendre sa musique beaucoup plus proche du grand public et de la faire connaître auprès de la nouvelle génération. Entourée de sa troupe musicale, elle a tenu tout de suite à acquérir la sympathie du public en interprétant ses derniers succès dont notamment : « Ayna Akli », « Tounesna », « Nhabek » et « Maghrouma ». L'une des particularités de cette artiste est sa simplicité et sa fraîcheur qu'elle communique au public. Ses 12 musiciens suivaient ses rythmes en symbiose. D'ailleurs, dès la fin de chaque interprétation, l'un de ses acolytes se produisait en solo avec son instrument. Anis et Yassine nous ont séduits ce soir par leurs violons et leurs improvisations. La chanteuse semblait satisfaite. "Je ne m'attendais pas à voir autant de monde. Pour cette première, j'ai voulu offrir au public mes propres compositions au lieu des reprises seulement", a-t-elle signalé. Motivée et déterminée, elle était comblée. Plutôt qu'une révélation, c'est une communion que le public cherchait. Communion avec ces jeunes mais aussi ces vieux. Le charme de sa voix et ses mélodies authentiques font enchanter ses fans. Tout en étant émue, par cet accueil chaleureux, Chahrazed a interprété deux grands succès de Mohamed Abdelwaheb . Le public était en extase devant cette sublime créature à la voix envoûtante. Enchaînant ensuite d'une manière frénétique ses plus grands succès et bougeant nonchalamment son corps au son de la musique, Chahrazed interprète des titres issus de son dernier album dont notamment « Ya Hamama » et « Nari Narine ». Sa prestation sur la scène de Hammamet n'a pas été un simple spectacle mais une fête que tout le monde a vécue comme une évasion. Après cet exploit de Chahrazed, Yasmine Azaiez monta sur scène. Accompagnée par le percussionniste Mohamed Abdelkader, le pianiste Omar El Ouar, le bassiste Zied Likoud et le batteur Youssef Soltane. Yasmine Séduisante et talentueuse, a invité l'assistance si nombreuse à déguster ses belles mélodies sous le regard de sa mère, éblouie par la prestation de sa fille. Violon, saxo, batterie, clavier et cordes, beaucoup de talent, de fougue et de passion suffisent pour nous transmettre toute la flamme de cette nuit bien animée par ses musiciens. Somptueuse dans sa robe fuchsia, souriante et charismatique, Yasmine séduit d'emblée. Mais dès que sonne son violon, l'auditoire succombe totalement au talent de la jeune musicienne. Souple et précise, sa manière de jouer a quelque chose qui va plus loin que la dextérité, le murmure d'une résonance intérieure. Chaleureusement, en communion de sympathie avec le ciel et la terre, son violon fait vibrer les cordes de son cœur. L'assistance a beaucoup apprécié une musique épurée de tout tapage sonore. Les notes étaient claires et chaque instrument était audible d'où une exécution équilibrée, œuvre de virtuoses confirmés. Le public emballé, a tenu à saluer ces solistes par des bravos et des applaudissements. A mesure que l'on avance dans le temps, l'ambiance se fait plus festive, le rythme plus tonique surtout avec le pianiste Omar et le percussionniste Mohamed Abdelkader, qui avec sa darbouka, enflamma la scène. Yasmine joue de son instrument avec une telle dextérité que très vite le spectateur est conquis par son interprétation. Elle s'imprègne de son œuvre pour la retranscrire avec émotion. Elle a gratifié le public d'un récital de grande qualité. Comme une princesse, Cette belle musicienne semblait sortie d'un autre siècle pour venir enchanter un public connaisseur qui sait écouter et apprécier cette musique universelle.