Parmi les partis politiques, le vainqueur des élections législatives, Nida Tounès, est celui qui pose le plus de problèmes depuis un an, à lui-même, aux partis et surtout à ses supporters. BCE en fondateur du parti, recevra prochainement Habib Essid, dans le cadre de ses tractations avec les différents partis politiques pour le découpage et les nominations au prochain gouvernement. Ce parti n'a plus de tête pour le représenter. Les tiraillements internes sont tellement forts, qu'on ne sait plus qui représente officiellement, Nida Tounès, surtout après la démission de son secrétaire général du poste. Au moins deux têtes se disputent la direction du parti, chose qui ne fait que compliquer davantage la donne politique dans le pays. Toutefois, il y a du nouveau dans cette guerre interne faite à couteaux tirés. La feuille de route proposée par la commission des 13, acceptée par les uns et rejetée par les autres, sera examinée dimanche prochain par le bureau exécutif du parti, l'instance décisionnelle, entre deux congrès. C'est ce qu'a indiqué, hier, Boujemaa Rmili, membre de cette commission. Il faut rappeler que, la commission des 13, a été constituée à l'initiative du fondateur du parti Beji Caid Essebsi. Elle avait présenté le 10 décembre « une feuille de route » pour résoudre la crise de Nidaa. « Les concertations se poursuivent avec le groupe des 32 pour trouver une solution et pour qu'ils renoncent à la démission », a dit Rmili dans une déclaration à l'agence TAP. Des invitations ont été adressées à tous les membres de la direction de Nidaa « sans exception », pour assister à la réunion du bureau exécutif dimanche prochain, a-t-il précisé. Décidément, chaque dimanche nous apporte ses surprises. Dimanche dernier, à Hammamet, Mohsen Marzouk avait annoncé, « une rupture totale » avec le parti et le démarrage d'un processus pour la constitution d'un nouveau parti, dont l'annonce sera donnée le 10 janvier prochain. Dimanche prochain, il n'est pas étonnant de retrouver Marzouk dans la salle, contrairement à ses déclarations de dimanche dernier. Un fait à ne jamais perdre des yeux, aucun des deux clans, n'osera franchir le pas du divorce, pour ne pas être taxé d'avoir été un scissionniste. Chacun essaye de pousser l'autre vers la porte, pour garder le beau rôle de celui qui ne tient qu'à l'unité. Celui qui a claqué la porte sera taxé de responsable de la rupture qui signifie grand affaiblissement du parti. Mais, à ce cinéma qui n'a que trop duré, il faut bien siffler la fin de la récréation, un jour ou l'autre. C'est ce qu'attendent les vrais amis de Nida et même des franges entières de l'opinion publique et des électeurs qui avaient voté utile, l'année dernière, sans compter les autres partis qui croient à une Tunisie moderne avec un Etat civil, social et irrémédiablement ancré dans la modernité. Les patriotes, en dépit de toute divergence avec ce parti, le préfèrent fort et uni pour garantir un équilibre politique dans le pays. Il est indéniable que la survie de la démocratie dépend de l'équilibre de la terreur, avec la présence de deux politiques qui se neutralisent et s'observent, sinon une dictature de la majorité faussera tous les mécanismes de la démocratie. Là tout le monde préfère un Nida fort pour valoir de contre-poids à Ennahdha.* Certains attendent que » le rendez-vous de dimanche consacre la 3ème voie, seule garantie de survie du parti, après que les deux chefs de guerre actuels (Marzouk et Hafedh) aient échoué à devenir des leaders charismatiques jouant le rôle de synthèse entre les courants qui divisent le parti. Dimanche prochain, le père fondateur aura son mot à dire. Il est grand temps de mettre fin à une guerre qui n'a dégagé aucun gagnant. Pour beaucoup de fidèles du parti, Hafedh devrait se désister. Les analystes s'accordent à dire que la solution des Treize, n'en n'est pas une. Elle débouchera sur un congrès consensuel d'où émergera, il faut s'y attendre, Hafedh Caïd Essebsi, comme le principal responsable du parti. Aucun sage ne peut croire que tel est l'objectif de BCE. On ne peut rien reprocher au fils du patron du parti, mais ses qualités seront escamotées par le lien sanguin avec le père. «Le sacrifier politiquement, quoique injuste, est nécessaire», s'accordent à affirmer tous les analystes neutres. Bourguiba avait bien sacrifié son fils pour éviter tout soupçon de népotisme. Sur cette question d'héritage, les Tunisiens ont été formés à la bonne école. La Royauté est bien finie depuis le 25 Juillet 1957. Ce n'est pas en 2015 ou 2016, qu'on la réinventera de nouveau pour le cas d'espèce au sein du 1er parti au pouvoir. «Si HCS serait incapable de prendre seul, cette décision courageuse et injuste, il appartient à son père de l'y obliger à le faire. Seule cette décision permettra de sauver le parti de la déconfiture et d'achever la consolidation du processus démocratique», poursuit Mokhtar Khlifi dans un post sur sa page facebook.