Le rapport annuel relatif aux activités des délégués à la protection de l'enfance en Tunisie pour 2015, présenté hier à la presse, a fait état d'une augmentation sensible du nombre des signalements officiels parvenus aux délégués à la protection de l'enfance concernant les menaces visant les enfants, lequel nombre est passé à 8722 en 2015, contre 6096 en 2014, soit un accroissement de l'ordre de 2626 cas. Lors d'un point de presse tenu, au siège du ministère de la Femme, de la Famille et de l'Enfance, le délégué général à la protection de l'enfance, Méhiar Hamadi, a indiqué que le nombre des signalements enregistrés en 2015 est le plus élevé depuis l'année 2009 au cours de laquelle ce nombre avait atteint 8272. Avec 2460 cas, l'incapacité des parents à assurer l'éducation et la protection voulues à leurs enfants vient en tête des menaces encourues par les enfants tunisiens, suivie par la carence en matière d'éducation et de protection avec 2137 cas. Viennent ensuite les menaces liées à l'abandon, au mauvais traitement systématique, et l'exploitation sexuelle (564 cas englobant les deux sexes), outre l'exploitation des enfants dans le crime organisé (253 cas), l'exploitation économique, à l'instar de la mendicité. Le domicile parental ou la maison paternelle reste le principal endroit des menaces auxquelles les enfants tunisiens sont exposés, et dont la majorité proviennent des parents eux mêmes, c'est-à-dire que les parents sont la principale cause de la menace. Le père y est pour 1583 cas, alors que la mère y est pour 1218 cas, et les deux parents ensemble sont responsables de1466 cas de menaces. Ils sont suivis par les personnels des établissements éducatifs (899), alors que les conditions sociales en général constituent des menaces directes pour 1648 cas. A cet égard, la ministre de la Femme, de la Famille et de l'Enfance, Mme Samira Marai Friâa, qui assistait au point de presse, a fait remarquer que le nombre réel des menaces auxquelles les enfants tunisiens sont exposés, dépasse de beaucoup le nombre des cas signalés aux délégués à la protection de l'enfance. Naissances hors du mariage Sur un autre plan, le rapport mentionne que les délégués à la protection de l'enfance ont reçu 955 signalements de cas de naissances en dehors du cadre légal du mariage, et concerne 925 naissances, sachant que plusieurs signalements peuvent concerner un seul cas. S'agissant de la lutte contre la violence exercée sur les enfants, les délégués à la protection de l'enfance se sont occupés de 4554 cas en 2015 dont 49% intéressent des filles. Les cas de violence se répartissent entre violence physique, violence psychologique et violence sexuelle (environ 10%). Dans ce même ordre d'idées, 184 cas de tentatives de suicide chez les enfants ont été signalés aux délégués à la protection de l'enfance en 2015, dont 76% intéressent des filles. La situation des enfants en conflits avec la loi, ou enfants délinquants reste aussi préoccupante. Méhiar Hamadi a indiqué que le nombre des enfants délinquants ou en conflits avec la loi atteint environ 10 mille, selon les données judiciaires, mais le nombre des cas de conciliation supervisés par les délégués à la protection de l'enfance reste faible et a atteint à peine 515 cas, en 2015..