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La mission économique de l'ambassade de France en Tunisie:
Publié dans L'expert le 21 - 04 - 2009

La mission économique de l'ambassade de France en Tunisie vient de publier sa lettre pays relative à la Tunisie. Dans le numéro du 10 avril 2009, elle met en relief la priorité pour l'économie tunisienne de l'amélioration de la productivité.
Egalement, cette lettre donne tous les détails sur la ligne de crédit française de 40 millions d'euros pour le développement des PME-PMI tunisiennes, affirmant la volonté de la France de renforcer son soutien à la mise à niveau des PME-PMI tunisiennes. En outre, la mission économique de France analyse le développement des technopôles en Tunisie et présente les récents résultats de l'économie tunisienne, affirmant que le pays dispose de fondamentaux solides, tout en soulignant que la Tunisie, qui n'échappe pas au ralentissement de l'économie réelle, n'a pas été concernée par les aspects financiers de la crise économique mondiale.

L'amélioration de la productivité, priorité pour l'économie tunisienne
La lettre indique en premier lieu qu'alors que la dégradation de l'environnement international limite les perspectives de croissance de la Tunisie et rend plus difficile son combat prioritaire en faveur de l'emploi, les autorités du pays ont engagé en début d'année une démarche de dialogue national sur l'amélioration de la compétitivité, avec des objectifs ambitieux à moyen terme. Ce débat est animé par une commission technique composée d'entrepreneurs, de chercheurs et d'universitaires et doit formuler des propositions et recommandations pour amener les entreprises tunisiennes à un niveau supérieur de compétitivité. Il s'agit d'une part d'élargir à tous les secteurs de l'économie les approches de mise à niveau et de qualité qui ont porté leurs fruits dans le secteur industriel et font de la Tunisie un site attractif pour desservir le marché européen. Cet effort de productivité dans l'industrie a pris son essor au milieu des années 90 et explique que l'écart de productivité avec les pays avancés soit aujourd'hui estimé à 27% par les experts de la commission technique. En revanche, il atteint encore 40 %pour les services et même 60 % pour les services orientés vers le marché intérieur. Ces données soulignent l'ampleur des progrès qui restent à accomplir, si l'on veut que l'étape de la libéralisation du marché des services et du droit d'établissement, objectif de la négociation entamée avec l'Union européenne, se traduise par des retombées positives en termes de création de richesse et d'emploi.

Un forum franco-tunisien fin avril à Tunis
La lettre souligne également que la consultation nationale doit permettre, d'autre part, d'élargir le champ de la réflexion. Le progrès de l'entreprise ne se réduit pas en effet à l'innovation technologique, mais doit s'étendre à la démarche commerciale, à l'organisation, à la gestion des ressources humaines et du dialogue social. Les autorités publiques doivent aussi apporter leur contribution à cet effort national de compétitivité, au travers d'un environnement réglementaire modernisé et répondant aux standards internationaux, mais aussi en poursuivant les efforts d'amélioration de la performance du secteur financier, de celui des transports, ainsi que des télécommunications. C'est donc dans un contexte porteur et avec une forte volonté de partage d'expériences que ce thème de la productivité sera abordé lors du Forum économique franco-tunisien, qui se tiendra à Tunis en fin de mois, à l'occasion de la visite du Premier ministre François Fillon.

Une ligne de crédit française pour le développement des PME-PMI tunisiennes
La lettre indique par ailleurs que la France et la Tunisie ont finalisé, vendredi 27 mars, un protocole financier de 40 M€ que la Banque Centrale de Tunisie mettra à disposition des banques commerciales pour financer l'achat de biens et services français (à hauteur de 75% minimum du programme d'investissement) par leurs entreprises clientes. Le montant de ces achats devra se situer entre 100 000 et 2000 000 €. Ainsi, à la suite de ses principaux concurrents européens (L'Italie, l'Allemagne, l'Autriche, l'Espagne, le Portugal et la Belgique), la France renforce son soutien à la mise à niveau des PME-PMI tunisiennes, comme elle s'était engagée à le faire dans l'Accord Cadre de Partenariat Economique et Financier, renouvelé en 2008 avec la Tunisie. L'AFD propose déjà des lignes de crédit aux entreprises tunisiennes dans des secteurs spécifiques du tourisme et de l'environnement. A travers sa filiale PROPARCO, elle est également très active dans le financement d'entreprises du secteur privé. Mais la ligne de crédit de 40 M€ que le ministère de l'économie, de l'industrie et de l'emploi vient d'accorder, apporte des nouveautés. Par rapport aux lignes de crédit existantes, la ligne française proposera, de loin, le meilleur taux de sortie aux entreprises, qui sera de 4,6% en dinars. L'objectif affiché est, très clairement, de faire profiter les PME-PMI du fort niveau de concessionnalité que la France a accordé dans le cadre du prêt au gouvernement tunisien. S'inscrivant dans les objectifs de développement définis par la Tunisie, et notamment celui de développer les capacités à l'export de ses entreprises, la ligne de crédit s'adressera, avant tout, aux PME-PMI qui développent une stratégie à plus ou moins long terme, tournée vers l'export. La ligne de crédit est exclusivement destinée aux PME-PMI de droit tunisien. Elle ne permettra donc pas de financer la réalisation de projets en Tunisie, d'entreprises dont le siège social est situé en France. Cette nouvelle ligne de crédit sera officialisée à l'occasion de la venue du Premier ministre, François Fillon en Tunisie, fin avril. Les demandes, présentées par les entreprises auprès de leur banque seront examinées sur place par le Service Economique de l'Ambassade de France qui donnera son accord dans les meilleurs délais, afin de ne pas retarder les projets d'investissements des PME.

Le développement des technopôles en Tunisie
La lettre de la mission économique s'est de même penchée sur le développement des technopôles en Tunisie, indiquant qu'il est l'un des axes de la politique gouvernementale en faveur de la recherche et l'innovation. Elle affirme que cette démarche est destinée à améliorer la compétitivité des entreprises existantes et permettre l'éclosion d'une nouvelle génération de projets innovants à forte valeur ajoutée. La démarche a été lancée par l'Etat tunisien dès 1996, avec la promulgation de la première loi relative à la recherche scientifique et au développement technologique. En 1999, était lancé un important programme de développement de 12 technopôles ayant pour vocation de regrouper des centres de recherche, des établissements d'enseignement supérieur ainsi qu'une zone industrielle. Le choix des thématiques des pôles découle souvent du substrat existant dans chaque région (cas notamment du technopôle de Monastir El Fejja implanté dans une zone de forte tradition textile). Les secteurs clés de l'économie tunisienne sont, bien entendu, retenus tels que les TIC, l'agroalimentaire, l'énergie. Les technopôles sont placés, lors de leur création juridique, sous l'autorité directe du Comité National de Pilotage des technopôles, sous la tutelle du Ministère de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche scientifique et de la Technologie. Ils passent progressivement sous la tutelle d'un ministère technique lorsque leur développement entre dans une phase opérationnelle. Leur statut juridique évolue également. El Ghazala est devenu un EPIC. Les technopôles de Bizerte, Monastir, Sousse, Gafsa et Sfax sont des sociétés privées d'exploitation, qui comptent la participation d'institutions financières à leur capital. Les technopôles, actuellement au nombre de 12, peuvent être différenciés selon leur degré d'avancement. Ainsi le Parc Technologique des Communications El Ghazala, premier technopôle créé en 1999, et le technopôle de Gammarth (industrie de la communication et de l'audiovisuel) sont totalement opérationnels. Pour le technopôle de Sousse (mécanique, électronique et informatique appliquée)et ceux de Sfax (informatique et multimédia) et Gafsa (développement régional), les premières implantations et installations des infrastructures sont lancées. Dans le technopôle de Borj Cédria (énergies renouvelables, eau, environnement, biotechnologies végétales) et celui de Sidi Thabet (technologies avancées telles que la biotechnologie, l'industrie pharmaceutique et les applications nucléaires civiles), des centres de recherche sont installés. Le technopôle de Monastir/El Fejja ( textile et habillement) et le technopôle de Bizerte (agroalimentaire) sont en cours de réalisation. Enfin, le technopôle sur les technologies marines, celui de Jendouba (agriculture)et Médenine (valorisation des ressources du Sahara)sont à l'étude.

Un appui confirmé
Le développement des technopôles tunisiens et plus largement, la politique de recherche et développement de la Tunisie sont largement soutenus par la coopération internationale et notamment par la France. L'appui de la coopération française sur la création et le développement des pôles de compétitivité tunisiens a été significatif dès la phase de lancement du programme national des technopôles (en termes de sensibilisation, de formation, d'animation, de gestion et de promotion à l'international).Trois accords ont été signés entre pôles de compétitivité français et leur contrepartie tunisienne en janvier 2007. Outre les technopôles, d'autres infrastructures ont été mises en place en Tunisie, avec lesquelles des accords de coopération avec la France ont été passés. L'Agence de Promotion de l'Industrie a établi un partenariat avec Oseo, les centres techniques ont signé des accords avec les CTI français, le Cetime tunisien avec le Cetim français et l'INNORPI entretient une coopération avec l'INPI et l'AFNOR. Des programmes nationaux sont plus dédiés à la recherche -le Programme National de Recherche/Innovation (PNRI), le programme de Valorisation des Résultats de la Recherche (VRR), le programme relatif aux Investissements Technologiques Prioritaires (ITP) et le Programme de Mise à Niveau (PMN) –auxquels contribuent l'Union européenne et l'AFD. Le Premier ministre, F. Fillon, et son homologue tunisien, qui se rencontreront en Tunisie les 23 et 24 avril prochains, ont retenu parmi les grands thèmes de coopération prioritaires, ceux des pôles de compétitivité et de l'innovation qu'ils souhaitent mettre en lumière à cette occasion. Un forum destiné à la communauté d'affaires tunisienne et française sera organisé sur ces sujets par le MEDEF International et son homologue tunisien, l'UTICA. Il aura lieu le 24 avril au matin à Tunis, et sera animé notamment par MM.Bussereau et Chatel, et clôturé par les deux Premiers ministres.

La Tunisie dispose de solides fondamentaux
Présentant les derniers résultats de l'économie tunisienne, la mission affirme que la Tunisie n'a pas été concernée par les aspects financiers de la crise économique mondiale; précisant toutefois qu'elle n'échappe pas au ralentissement de l'économie réelle. Pour y faire face, le pays dispose toutefois de fondamentaux solides.

Ralentissement de l'activité économique
Le taux de croissance du PIB qui avait atteint 6,3% en 2007 a été seulement de 4,6% en raison d'une mauvaise récolte céréalière, de la baisse de la production d'hydrocarbures en début d'année et du net ralentissement de l'activité industrielle tournée vers l'exportation au second semestre. Tout au long de l'année, l'industrie manufacturière a connu une décélération du rythme d'activité (seulement +1,4% entre les 4èmes trimestres de 2007 et 2008): en moyenne annuelle, la progression atteint 4,2%; elle est encore de 8,4% pour les industries mécaniques et électriques (contre 15,1% en 2007) malgré une baisse d'activité de 4% au dernier trimestre. Pour la filière textile le taux de croissance passe de 5,7% en 2007 à 1,9% en 2008. Pour les autres industries, le recul observé est dû au secteur énergétique (-6,5% en 2008 après +22,5% en 2007). La croissance dans le secteur des services s'est poursuivie à un rythme soutenu (+8,0%) grâce notamment au secteur transport et communications qui progresse de 17,7% (après +20% en 2007). Le ralentissement de l'activité s'est amplifié dans les derniers mois de 2008 et au début de l'année 2009, tout particulièrement dans les secteurs dépendant de la demande européenne: activités mécaniques et électriques (la sous-traitance pour l'industrie automobile enregistre un recul d'activité d'environ 30% par rapport à la même période de l'an passé), textiles, habillement et cuirs. Les résultats de la production des industries manufacturières font état d'une baisse de 9,1% entre les mois de janvier 2007 et janvier 2008.
De plus certains indicateurs (consommation d'énergie électrique, recours à l'emprunt, activités commerciales,…) tendent à montrer que la demande interne connaît également un ralentissement sensible, malgré les relèvements de salaires obtenus à l'issue des négociations triennales.

Le taux de chômage stabilisé à 14%
Dans ces conditions, malgré la reprise de la production énergétique et dans l'attente d'une meilleure campagne céréalière, le taux de croissance devrait rester en deçà des prévisions: 6% au moment de l'élaboration des budgets économiques, 5% au moment du vote de la loi de finances, 4 à 4,5% selon certaines déclarations officieuses. Le ralentissement de la croissance aura nécessairement un impact sur le niveau de l'emploi, alors que la croissance significative observée au cours des dernières années a seulement permis de stabiliser à 14% le taux de chômage de la population active.

Réduction de l'importance du déficit budgétaire
Compte tenu de la politique de compensation partielle des prix de certains produits de base (pétrole, céréales, huiles), la Tunisie avait relativement bien supporté, au prix d'un effort budgétaire conséquent, la vague de hausse intervenue en 2007 et dans la première partie de 2008. L'évolution constatée depuis et l'importance des rentrées fiscales ont permis de réduire l'importance du déficit budgétaire par rapport au PIB.


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