C'est un conflit qui ne faisait pas, avant, beaucoup parler de lui mais qui porte aujourd'hui en lui les germes d'une régionalisation aux conséquences néfastes dans une des régions les plus tourmentées du monde, à savoir le Moyen-Orient. D'autant que l'on ne sait pas encore au juste qui est le fautif et qui est la victime, qui en a allumé l'étincelle et pour quelles raisons. Les informations qui circulent à son sujet font état de plusieurs parties impliquées. Au départ, il se circonscrivait au seul Yémen. Aujourd'hui, il mobilise les forces armées saoudiennes et semble alimenté en sous-main par l'Iran. On dit même que derrière ce bras-de-fer, de plus en plus meurtrier, se profile l'ombre de l'oncle Sam. Il s'agit de l'insurrection houthie dans le Nord-Ouest du Yémen aux alentours de la ville de Saâda. On avait pensé à l'époque que ce n'était qu'une tardive réminiscence d'une guerre qui avait déchiré, dans le temps, le Yémen. Puis l'on s'est aperçu que c'était autre chose, l'insurrection d'un groupe tribal à consonance religieuse différente de celle du reste du pays, menée par les Houthis au nom de l'identité religieuse zaïdite qui se réclame d'une branche du chiisme. La petite guérilla de 2004 s'est transformée aujourd'hui en une véritable guerre puisqu'elle a débordé au-delà de la frontière, sur le territoire de l'Arabie Saoudite, ce qui a suscité l'intervention de ce dernier pays. Ryad y a mis tout son poids militaire, après avoir organisé des raids qui s'étaient révélés inopérants. Depuis quelques jours, la force de frappe saoudienne a été telle que l'enlisement qui guettait les troupes saoudiennes semble diminuer. Le piège houthi ne s'est pas refermé sur l'Arabie Saoudite mais à quel prix! La tentative de sécession houthie s'est soldée par des milliers de morts. Et l'on n'est pas sûr encore que le cauchemar soit terminé.