spécifiques et tant que la gouvernance des clubs n'est pas améliorée préalablement à l'entrée en bourse. De cette analyse, les analystes ont finit par présenter dix recommandations permettant d'améliorer la régulation du football.
1. La valorisation boursière d'un club étant très fortement liée à ses résultats sportifs au cours d'une saison donnée, l'introduction en bourse ne peut constituer ni une source de financement stable, ni une source d'attraction des investisseurs, notamment des institutionnels.
2. La valorisation des clubs repose en grande partie sur des actifs intangibles. La valeur fondamentale d'un club, assise sur celle de son capital joueur, est très volatile car elle fluctue avec les résultats sportifs, la forme et les humeurs des joueurs, leur relation avec l'entraîneur et le président, et l'image instantanée du club qui en découle. Elle ne peut constituer un point d'ancrage stable de la valorisation du club sur le marché boursier.
3. La volatilité des résultats comptables des clubs, souvent liée à une insuffisance de capitaux propres, n'est pas davantage attractive pour les investisseurs. Elle conduit les clubs à faire appel à des bailleurs à fonds perdus. Une gestion qui stabiliserait le résultat comptable et le maintiendrait équilibré ou positif s'impose.
4. La bourse n'apparaît pas, au vu des expériences étrangères, comme un moyen radicalement efficace pour améliorer la gouvernance des clubs. Il convient plutôt d'inverser la séquence: améliorer d'abord la gouvernance du club et ses résultats financiers avant d'envisager une éventuelle entrée en bourse.
5. Même si la crise financière s'estompe ces dernières années, l'endettement de la plus part des clubs européens reste préoccupant. Il nuit à leur crédibilité financière et joue comme facteur de mauvaise gouvernance. On ne saurait trop recommander un désendettement des clubs.
6. L'illiquidité du marché, la volatilité des rendements et des cours boursiers, ainsi que la profondeur insuffisante du marché concerné ne garantissent nullement le succès d'une entrée en bourse. La recommandation en découle: il n'y a aucune nécessité, ni urgence, à faire entrer les clubs de football en bourse, en dépit des avis favorables à cette évolution provenant de la Commission européenne.
7. Le football européen aurait intérêt à anticiper une possible baisse de sa principale source de revenus, les droits de télévision, qui a permis ces dernières années d'adoucir la contrainte budgétaire des clubs. Faute d'une telle anticipation dans leur gestion, une baisse des droits télévisuels obligerait les clubs à se soumettre à une contrainte budgétaire dure, mais dans l'urgence et la douleur d'une nouvelle crise financière.
8. Pour diminuer les risques de conflits d'intérêt, pouvant réduire la portée des interventions de la Direction nationale de contrôle de gestion française (DNCG), la composition de celle -ci devrait évoluer de façon à comporter au moins une majorité absolue d'experts totalement indépendants du football (nommés par d'autres instances que celles du football).
9. Moyennant ces divers préalables, en particulier l'audit des clubs par des experts extérieurs aux milieux du football, le modèle français de supervision des clubs pourrait avantageusement être étendu aux ligues professionnelles européennes relevant de l'UEFA et y rencontrerait moins de réticence qu'aujourd'hui.
10. Une régulation plus stricte des salaires et des primes de transfert des joueurs, même en période de manne télévisuelle abondante, serait de nature à réduire les difficultés financières des clubs, les soumettrait à une meilleure gouvernance et pourrait, pour ceux qui le souhaitent, préparer une entrée en bourse avec plus d'espoir de succès qu'aujourd'hui.