Le jeu vient de se terminer, car c'est bien de çà qu'il s'agissait. Un jeu que les ténors d'Ennahdha ont conduit de main de maitre. Et de maitre d'échecs, s'il vous plait ! Car ils se sont inspiré de ce noble jeu venu d'au-delà des frontières du temps. Jeu, pourtant connu pour être celui des nobles ! Bref, mais... Bon ! Parmi les règles de base de ce jeu, c'est que le joueur doit tout faire, tout sacrifier, pour préserver sa pièce maitresse, son Roi. C'est ainsi, que ce sont les pions qui sont, les premiers, jetés en pâture à l'adversaire, qui pourra s'acharner sur eux comme un dingue. Dingue de casser de l'adversaire. Mais finalement tous ces pions ne sont, en réalité, que des leurres, poussés vers l'avant pour fatiguer, harasser et stresser l'adversaire. Puis vient le tour des pièces intermédiaires, d'importance variable, mais n'égalant jamais celle du Roi qui doit rester confiné dans ses retranchements derrière toutes les lignes, inatteignable par la fougue de l'adversaire. Toutes les pièces intermédiaires vont, donc, y passer. Elles seront avancées, puis reculées, parfois retirées, puis replacées. Elles sont en quelque sorte mises aux enchères, c'est à qui les attaquerait le plus, c'est à qui les humilierait le plus, c'est à qui leur ferait le plus de mal. Mais à la limite, on s'en fout, comme de première dent de lait. L'essentiel c'est que le Roi reste caché. Même la reine finit par descendre à l'arène. Et nonobstant son poids, ni son âge, elle est offerte, elle aussi à la hargne de l'adversaire, qui va se lâcher contre elle, en la traitant de vieille momie, de revenante, de soumise... de tous les adjectifs qu'elle n'a pourtant rien fait pour mériter, et pourtant... Les joueurs les plus habiles doivent savoir atteindre le dosage savant entre une défense hermétique pour camoufler leur Roi, et une certaine ouverture qui occasionnerait une baisse de la garde de l'adversaire tout déchainé sur les pièces adverses. Et ce n'est qu'au dernier moment que l'adversaire se rendra compte qu'il s'attaquait à des leurres. Et c'est au moment où il va essayer de rectifier le tir, qu'on lui oppose la fameuse « passe au Roi », en lui proposant une autre pièce, sur laquelle il va buter et qui va protéger le Roi. C'est dons avec cet esprit démoniaque que les maitres d'Ennahdha ont bougé leurs pièces sur l'échiquier du soi-disant dialogue national, en préservant jusqu'au dernier instant leur Roi, qu'ils ont fini par présenter à l'ultime seconde pour déclarer « échec » ! Reste à savoir, si çà sera un échec et Mat, ou si l'adversaire garde encore quelque part des possibilités cachées dans son jeu. Verdict final, dans quelques heures !