Le président de la République, Béji Caïd Essebsi, a décrété, samedi, l'état d'urgence. « Le pays traverse aujourd'hui une phase exceptionnelle qui appelle des mesures exceptionnelles », a déclaré Béji Caïd Essebsi dans son adresse à la nation. Le président de la République a justifié l'état d'urgence par l'imminence des menaces terroristes. « Nous faisons face à des menaces qui peuvent mettre en péril l'unité et l'intégrité du territoire tunisien » a affirmé le président de la République ajoutant que la menace visait le processus démocratique et concourait à le torpiller. « La Tunisie est le seul pays dans la région à s'être dotée d'une constitution consensuelle qui instaure pour un état civil et un régime républicain sans aucune référence religieuse », a martelé Béji Caïd Essebsi en allusion à la doctrine totalitariste de l'Etat islamique. Le président de la République a par ailleurs, fait un parallèle avec la situation régionale, en mettant l'accent sur le bourbier libyen. « Le défi sécuritaire auquel nous sommes confrontés désormais est d'autant plus difficile que nous nous trouvons sur les frontières d'un pays sans état et livré à des milices armées » a indiqué Essebsi en référence à la Libye. Le président de la République a insisté sur la porosité des frontières avec la Libye soulignant la nécessité d'une coordination plus étroite et globale avec les pays voisins et amis. « Nul pays n'est à l'abri d'une action terroriste et même si nous avons reçu le soutien de l'Algérie et de l'Union européenne, une coordination plus étroite s'apparente à une nécessité pour enrayer la menace », a avancé le président de la République. Dans un autre registre, le président de la République a évoqué l'extrême précarité de la situation sociale. « Le pays a connu avec l'investiture du nouveau gouvernement une explosion de grève légitimes et illégitimes, la multiplication de revendications outrancières« , a avancé Essebsi soulignant l'obligation d'une trêve pour la reprise économique. « Si nous voulons regagner la confiance des investisseurs, nous devons mettre en place un climat propice », a expliqué le président de la République. Le président a conclu son allocution en réaffirmant que le pays se trouve en état de guerre contre le terrorisme, une guerre qui nécessite des mesures exceptionnelles, pouvant impliquer quelques restrictions mais sans jamais attenter aux libertés et aux acquis de la révolution tunisienne dont la liberté de la presse.