La Tunisie connait ces derniers jours, une vague de chaleur sans précédent. En effet de mémoire d'homme, on n'a, parait-il, pas vécu une « chose » pareille. Des températures qui flirtent avec les 50°, des vents chauds qui dessèchent tout, des nuits aussi chaudes que les journées, des orages çà et là, grondants, menaçants mais stériles. Les tunisiens n'en peuvent plus, ils ne trouvent refuge nulle part. Il fait chaud, très chaud, partout et tout le temps. Ils commencent à se poser des questions sur les origines de tels bouleversements de la météo. Ils se demandent à quoi est dû leur calvaire. Ils s'impatientent pour savoir, surtout, quand cela va s'arrêter. Et pour chercher des réponses à leurs questions, c'est tout naturellement que les tunisiens se rabattent sur leur bon vieux « Institut National de Météorologie », bien qu'ils aient depuis longtemps, acquis la conviction que ce bon vieil institut ne dit jamais la réalité de la situation et cherche toujours à « adoucir » la réalité des conditions climatiques par des communiqués « modérés ». Mais là, les tunisiens ne sont pas, tant, à la recherche de chiffres, car la température, ils la ressentent dans leur chair et dans leur âme. Les tunisiens seraient, plutôt, en quête de renseignements sur l'origine de ce phénomène inhabituel, et surtout, sur les prévisions quand à la durée de cette situation. Or à ce chapitre, les tunisiens sont resté sur leur faim. Car aucune explication, ni scientifique, ni plus terre à terre, n'est venue satisfaire leur curiosité. Et même pour ceux d'entre eux, qui sont plus aguerris aux nouvelles technologies et les maniaques du clavier et de l'internet, la même déception était à les attendre en accédant au site internet de l'INM. En effet, et comme si de rien n'était, le site continue à débiter, laconiquement, ses bulletins de prévisions météo à court et à moyen termes, sans aucune explication, ni aucun commentaire. On a, carrément, l'impression d'être projetés au beau milieu des années 50 du siècle passé, quand on se fiait à la couleur des nuages et à la direction du vent, et même au comportement des oiseaux et autres animaux pour pouvoir espérer deviner le temps qu'il fera dans quelques jours. Et encore ! Car au bon vieux temps, les saisons étaient réglées comme un métronome, et les écarts à ces normes étaient exceptionnels, au point qu'ils étaient perçus comme des punitions divines.