Suivant le dernier sondage d'opinion élaboré par le cabinet « Sigma Conseil », les tunisiens semblent avoir fixé leur choix concernant l'identité de l'Homme providence qu'il faut pour le pays, pour la période à venir. Les tunisiens ont, selon ce sondage, mis au coude à coude dans leur préférence, l'ancien chef du gouvernement Mehdi Jomâa et l'actuel ministre de l'éducation Néji Jalloul. Ce résultat est riche en enseignements, puisqu'il démontre que le tunisien semble plus que jamais, conscient de la gravité de la situation qui va prévaloir pendant la période à venir, aussi bien sur le plan sécuritaire qu'économique et politico-social. Et le fait que le tunisien pense sérieusement à la période à venir pourrait avoir une signification négative pour le gouvernement actuel, et pour tout le système politique qui évolue en ce moment, dans le sens, où on a l'impression que le tunisien a bien envie de voir autre chose, et qu'il s'est, quelque part, lavé les mains de la classe politique actuelle, et s'en est détourné, en essayant de rechercher son salut auprès d'une équipe meilleure qu'il souhaiterait voir veiller à sa destinée, dans le proche avenir. Autre enseignement à tirer, c'est que le tunisien devient de plus en plus, politiquement, mûr, puisqu'il sait, dorénavant, ce qu'il veut, et où est son intérêt, et quelles sont ses priorités. Et à partir de là, il semble avoir appris à approfondir sa réflexion et ses choix, à la recherche de l'homme providentiel, qui saura le l'arracher au marasme où les autres l'ont plongé jusqu'au cou. Et c'est certainement après une réflexion mûre et approfondie, que le tunisien a recherché, pour ses choix, non plus une quelconque orientation politique ou un parti politique plus qu'un autre, mais s'est focalisé sur « la personne » qu'il faut. En recherchant celui qui serait le plus apte, non pas en se basant sur le baratin, qui est devenu le domaine de prédilection de notre nouvelle classe politique, mais plutôt, sur les actes et les faits réalisés par cette personne. Et dans cette mesure, le choix du tunisien s'est, le plus logiquement du monde, fixé sur les deux hommes qui ont su, au cours de cette sombre période que notre pays traverse, émerger du lot, grâce à leur efficacité, leur sens du devoir, leur entêtement au travail, la faculté dont ils ont fait preuve de contourner les problèmes et de ne pas s'arrêter net devant le moindre écueil et passer une éternité à essayer de le résoudre, en abandonnant le reste des projets. C'est, en tout cas, ce qui avait caractérisé le travail de Mehdi Jomâa, lors de son passage à La Kasbah, quand il a su garder la tête froide et mener à bien son « contrat » sans se soucier de ce qui se disait ni de ce qui se tramait dans les coulisses, en suivant jusqu'au bout l'agenda qu'il s'était fixé d'effectuer. Il a, en fin de mission, su marquer les esprits en tirant sa révérence et en tournant le dos aux chants de sirènes qui lui faisaient miroiter la possibilité de gagner aux élections présidentielles. Et c'est, de même, les qualités dont a fait preuve Néji Jalloul, depuis qu'il a pris ses fonctions au ministère de l'éducation, sachant qu'il a pris ces fonctions en pleine période de crise, et a hérité d'un ministère comparable à une poudrière sur le point d'exploser, sous la pression des querelles sociales avec les syndicats des enseignants. Et il a, malgré tout, su sauver la saison scolaire, en la soutirant aux tiraillements politiques et sociaux. Il a, aussi hérité d'une multitude d'institutions scolaires en état de délabrement total, et il a su retrousser les manches et a passé un été d'enfer à bosser et à sillonner le pays, en faisant appel au sens de responsabilité et de patriotisme des tunisiens en les invitant à participer à la remise à niveau de ces établissements en ruines, avec le résultat époustouflant que tout le monde sait. Maintenant, avec ces deux « hommes » en lice, que les sondages mettent au coude à coude, au sommet, les choix des tunisiens semblent fixés, en attendant l'évolution des évènements qui vont pouvoir les départager, sachant que dans cette « course », Neji Jalloul garde, tout de même, un sérieux avantage sur son « concurrent », du fait qu'il fasse partie de l'équipe gouvernementale actuelle, et que ses actions sur le terrain vont continuer, et probablement devenir plus décisives, alors que Mehdi Jomâa est, du moment actuellement, sur le banc de touche, ce qui le prive momentanément de faire l'étalage de ses talents, pour épater les tunisiens. Un autre handicap, et de taille, pourrait lester Mehdi Jomâa dans son élan, c'est l'étiquette qui lui a collé, depuis le début, comme étant le « poulain » des malaimées multinationales et des grandes boites pétrolières avides des richesses de notre zone, alors que Neji Jalloul est connu pour être le pur produit de l'université et de la société tunisienne, sans allégeance douteuse à une quelconque partie étrangère . Que le meilleur gagne, pour l'intérêt de ce pauvre petit bout de pays.