TUNIS, 29 jan 2010 (TAP) - Jeunes talents, brillants, intelligents, romantiques et engagés. Ils étaient quatre à se produire jeudi soir sur la scène du théâtre municipal de Tunis. D'origine suisse, allemande ou tunisienne, ils partagent une même passion: l'humour et un regard sur le monde. Un art qui constitue «un excellent pont entre les cultures et les civilisations» a relevé l'ambassadeur de Suisse en Tunisie, M. Christian Saessler. Cette soirée en apporte la preuve, a précisé, de son côté, Grégoire Furrer, président du festival du rire de Montreux, espérant voir des humoristes tunisiens se produire sur le sol helvétique, lors d'une soirée similaire. La soirée de découverte de talents suisses organisée par Yalil Prod et l'ambassade suisse dans le cadre du festival du rire Tunis 2010. La soirée a été animée par le jeune Karim Slama, de nationalité suisse, d'origine tunisienne et marié à une espagnole, parlant aussi bien l'arabe, le français que l'hindou. L'essence de son show réside dans la philosophie indienne en imitant à la perfection l'exercice magique de relaxation. Pour dire que l'Homme est un esprit et qu'il a un corps. Brillant, drôle et amusant avec son caractère maghrébin, il appelle, à travers le personnage de Miloud, au respect du mariage mixte. Pour lui, l'humour n'a pas de tabous. Son terrain de prédilection, ce sont les gens qu'il voit au milieu de la circulation ou sur le ring. Le rire continue avec la suissesse d'origine allemande Charlotte Gabris, lauréate de la route du rire de Paris. Sa recette à elle est bien simple: regarder les gens et se demander à quoi bon installer sur les autoroutes de Paris des panneaux «attention brouillard» qu'on ne verrait pas le cas échéant. Et de légers sketches pleins de cynisme sur les panneaux dans les rues, pire ennemi des couples nouveaux. Plutôt romantique, Frédéric Recrosio, «le fou du roi» sur France Inter propose lui un autre genre. De l'humour noir à travers des séquences de son spectacle «aimer, mûrir et trahir» sur ce qu'il considère l'itinéraire normal de l'amour. Il dissèque avec détachement, subversion et sans complexe, les comportements amoureux en révélant le non dit sur les sentiments et la réalité de la vie à deux. Moins drôle, plutôt virevoltante et pleine d'énergie et d'enthousiasme, la suissesse Camille Chamoux, chroniqueuse à l'émission «L'édition spéciale» de Canal+, s'affiche surtout dans le théâtre contemporain. Elle, qui adore le couscous et Michael Jackson, apporte un certain grain de folie artistique dans le genre de l'humour engagé. Passant au peigne fin la lourdeur du système d'emprunt et de son banquier «hublot», elle finit, en agitant ses cheveux, avec une chanson toujours engagée sur la bourgeoisie et le peuple. Des moments qu'elle partage, sur un rythme énergique avec le public, peu nombreux hier en raison, et ils l'ont compris, de la Can 2010.