Tunis (TAP) - Les stations-services entreront en grève samedi prochain (25 février 2012) pour protester contre «la contrebande» et le «commerce parallèle des carburants», a annoncé, mercredi, la Chambre Nationale des gérants et propriétaires des stations- services. «Celles-ci ne serviront que les ambulances et les voitures de la protection civile», a déclaré Mustapha Ben Takia, porte-parole officiel de la chambre, qui tenait une conférence de presse au siège de l'UTICA. La Tunisie compte 900 stations-services qui emploient environ 15 000 personnes. Sur les causes de cette grève, le responsable a indiqué qu'elles reviennent aux «grands dégâts matériels» qu'ont subis les stations- services en Tunisie en raison de «la recrudescence du phénomène de contrebande de carburants» en provenance de la Libye et d'Algérie. La grève vient aussi dénoncer l'utilisation des bouteilles de gaz à usage domestique (subventionnée par l'Etat) pour carburant de voitures ainsi que pour protester contre «la faible marge de bénéfices» pour les propriétaires et les gérants des stations-services. M. Ben Takia a fait observer que ces stations vendent le litre d'essence sans plomb à 1370 millimes et à 1010 millimes celui du gazoil, alors que les contrebandiers vendent le litre d'essence à 850 millimes et à 700 millimes le gazoil (1 litre). Le prix du litre de GPL (Gaz de Pétrole Liquéfié), a ajouté le responsable, est fixé à 620 millimes dans les stations-services, tandis que celui du gaz à usage domestique (subventionné par l'Etat), ne dépasse pas 319 millimes. «Le phénomène d'utilisation des bouteilles de gaz (capacité 13 kg), pour le roulement de voitures (taxis, louages), a eu un impact négatif sur les recettes des stations- services qui vendent le GPL», a fait remarquer M. Ben Takia. «Tout ce commerce parallèle des carburants a provoqué une régression du chiffre d'affaires des stations-services en Tunisie», a-t-il affirmé. De janvier 2011 à janvier 2012, ce chiffre d'affaires a baissé de 80% dans les régions du Sud et du Nord Ouest, de 60% dans les gouvernorats du Centre et du Sahel, de 30 % au Cap Bon et de 20% au Grand Tunis. «Très affectées par ce phénomène de contrebande, les stations -services sont devenues «incapables» d'honorer leurs engagements financiers à l'égard des sociétés de distribution de carburants et des banques», regrette M.Ben Takia. D'après le responsable, les autorités de tutelle ont «ignoré» les messages adressés par la chambre nationale des gérants et des propriétaires des stations-services (relevant de l'UTICA), concernant les préoccupations du secteur. La chambre a adressé «des requêtes» sur les préoccupations du secteur aux ministères de l'Intérieur, des Finances et de l'Industrie et du Commerce, mais «elle n'a reçu aucune réponse», a-t-il dit.