TUNIS, 24 oct 2010 (Rédaction TAP) - La femme tunisienne s'est aventurée dans tous les domaines de la création, contribuant ainsi à l'enrichissement de la scène culturelle. Elle a notamment excellé dans le domaine littéraire, en publiant des recueils de poèmes, des nouvelles et des romans de bonne facture. Dans ses efforts visant à encourager la production féminine dans tous les domaines de la création, particulièrement dans le domaine littéraire, le Centre de recherches, d'études, de documentation et d'information sur la femme (CREDIF) a mis en place, en 1995, en collaboration avec le Club culturel Tahar Haddad, le prix Zoubeida Bchir des écrits féminins, récompensant les femmes qui se sont distinguées dans les domaines de la nouvelle, du roman, et de la poésie, que ce soit en arabe ou en français. L'ouvrage bibliographique intitulé ''La création féminine en Tunisie... nouvelle, roman, et poésie", publié par le CREDIF et le Club culturel Tahar Haddad en 2000 et couvrant la période 1956-1999, recense les expériences des femmes créatrices dans toutes les disciplines. Ainsi, plusieurs noms émergent dans le domaine de la nouvelle, dont celui de Nefla Dhhab. Outre ses nombreuses nouvelles publiées dans différentes revues tunisiennes et étrangères, depuis les années 1960, cette écrivaine a publié quatre recueils de nouvelles : "Aamida min doukhane'' (Des colonnes de fumée, 1979), ''Ach-chams wal esmante'' (Le soleil et le ciment, 1983), ''as-samt'' (Le silence, 1993), ''Hikayat el-layl'' (Histoires nocturnes, 2003). Certaines de ses nouvelles ont été traduites en plusieurs langues étrangères, dont le français, l'anglais, l'italien, l'espagnol, l'allemand, le suédois et même le russe et le chinois. Cette écrivaine a été récompensée de plusieurs prix au niveau national et international, dont, en 2000, le prix du CREDIF de la nouvelle, et en septembre 2010, le prix ''le collier de la nouvelle'', décerné par le Club de la nouvelle, sans oublier, en 1999, le prix de la meilleure nouvelle arabe traduite en italien. L'expérience littéraire de Aroussia Nallouti n'est pas en reste; cette dernière ayant commencé par écrire des nouvelles, dont celles figurant dans le recueil ''Al bood al-khames'' (La cinquième dimension, 1975), avant de changer de registre et de publier, en 1985, son premier roman ''Maratij''. Son deuxième roman, intitulé ''Tamas'', a été publié en 1995. Outre sa production de chercheuse, Hayet Erraies s'est essayée, pour sa part, à plusieurs genres littéraires dont la nouvelle, la poésie et le théâtre. Elle a plusieurs publications à son actif, dont son recueil de nouvelles intitulé ''Layta Hind'' publié en 1991, une étude publiée en 1992 dans la revue du CREDIF sur ''la femme, la liberté, et la création'', et une opérette intitulée ''Saîdatou al-asrar Ashtar'' qui a été traduite en anglais et publiée dans une édition bilingue. Cette oeuvre a reçu le prix du meilleur texte théâtral des écrivaines méditerranéennes en 2010. D'autres femmes ont brillé, pour leur part, dans le domaine de la poésie, à l'instar de la poétesse Fadhila Chebbi dont plusieurs poèmes ont été traduits en espagnol, et la poétesse Jamila Mejri, première femme à présider l'Union des écrivains tunisiens, dont le recueil ''Wajd'' a reçu en 1995 le prix ''Zoubeida Bchir''. Quant à Najet Ouerghi, elle écrit aussi bien en français qu'en arabe. Plusieurs de ses oeuvres ont été récompensées. Ainsi, son recueil ''Ana Lastou Chaira'' (Je ne suis pas poétesse) a reçu le prix Zoubeida Bchir en 1997. Cette poétesse qui possède à son actif deux recueils en langue française, a été récompensée en 1996 du prix de la francophonie. Parmi les poétesses importantes, il y a également Amel Moussa qui a publié plusieurs recueils dont ''Ontha al-ma'' (1996), et ''Khajal al-mawt'' (1998), tous deux traduits en italien. Des poèmes de Amel Moussa ont été, par ailleurs, traduits en français, anglais, espagnol, polonais et tchèque. Plusieurs de ses oeuvres ont été récompensées au niveau national et international. On peut citer, dans ce registre, le prix de la création littéraire, qui lui a été décerné en 2007 pour l'ensemble de son oeuvre par le Rassemblement constitutionnel démocratique, et le prix de la femme arabe pour la meilleure production arabe sur la femme. D'autres femmes se sont illustrées dans le domaine de la littérature enfantine, à l'instar de Nefla Dhhab, qui a publié pas moins de 25 nouvelles pour enfants, récompensées par plusieurs prix, dont, en 2000, le prix Star d'or de la nouvelle pour enfants, et le prix national de la culture pour enfants. L'écrivaine Hafidha Karbibène s'est également illustrée dans ce registre en publiant notamment ''Hikayet bint al-bahr'', un recueil de nouvelles à caractère pédagogique. Aux côtés de ces écrivaines confirmées, la relève est assurée par une nouvelle génération dont fait partie Samar Mezghani, qui a publié ''Indama Toumtirou al-sama'', traduit en français par Najet Ouerghi, et ''Ousfour falastini faqada oummahou''. Cette jeune écrivaine a été encouragée par le président Zine El Abidine Ben Ali, lors de la journée nationale de la culture en l'an 2000. Toute jeune qu'elle est, Samar Mezghani a déjà fait son entrée dans le livre Guinness des records, depuis que le CREDIF l'a consacrée plus jeune écrivaine tunisienne du vingtième siècle.