TUNIS, 25 fév 2011 (TAP) - L'avenue Habib Bourguiba, coeur de la capitale, a été de nouveau le centre de rassemblement des masses de manifestants qui ont convergé vendredi par milliers vers la place de la Kasbah où un gigantesque sit-in de jeunes et de moins jeunes continue à exiger la chute du gouvernement provisoire. Des groupes de jeunes élèves et étudiants, des représentants de la société civile, d'organisations et structures nationales professionnelles et sociales ont afflué des rues et artères donnant sur l'avenue Bourguiba avant de prendre la direction de la Kasbah. Les manifestants ont brandi des banderoles appelant à "la mise en place d'une assemblée constituante", "la dissolution des chambres des députés et des conseillers", "la suspension et la reconstitution des trois commissions nationales" et "l'instauration d'un régime parlementaire". Les marches animées par des milliers de manifestants de toutes les catégories sociales, d'âge et de profession, rassemblent les différentes sensibilités politiques et idéologiques ainsi que les structures socio-économiques. Les jeunes manifestants ont réaffirmé, à leur passage par les souks de la Medina, leur "détermination à rejoindre les autres protestataires et à ne plus quitter le lieu du sit-in jusqu'à la satisfaction de toutes les revendications légitimes du peuple". Un autre groupe de jeunes a mis l'accent sur "le caractère pacifique des manifestations" et leur "engagement à respecter la loi et l'ordre public", affirmant qu'une "commission charger d'encadrer les marches de protestation" a été mise en place afin de canaliser et diriger les masses de manifestants. Les agents de sécurité et les forces anti-émeutes ont été déployés tout au long du parcours des manifestants de l'avenue Habib Bourguiba dans les artères avoisinantes et les ruelles de la Médina jusqu'à la place de la Kasbah, Epicentre du sit-in. Les manifestants ont brandi sur cette place des banderoles soutenant "la prestigieuse révolution du peuple libyen" et appelant à la protection "les frères libyens de l'oppression du régime et des mercenaires" et "le jugement des auteurs d'atrocités commises contre les femmes et les enfants".