Le ministère algérien de la Culture a décidé de geler toute activité pédagogique à l'Institut supérieur des métiers des arts de spectacle et de l'audiovisuel (Ismas), situé à Bordj El Kiffan, en plein milieu de l'année scolaire. La décision a été prise en réponse à un mouvement de grève déclenché par les étudiants, a-t-on appris auprès des grévistes. « Des représentants du ministère de la Culture se sont déplacés, hier, à l'institut pour nous dire qu'il sera fermé et qu'on doit ramasser nos affaires et quitter les lieux », affirme Ala Djellaoui, un étudiant en troisième année en assistanat à la réalisation.
« Cela veut dire qu'on a perdu trois ans de notre vie sans obtenir un diplôme », s'indigne-t-il. Pour lui, le département de Khalida Toumi n'a pas le droit de prendre une telle décision. « La tutelle pédagogique de l'institut est le ministère de l'Enseignement supérieur, qu'on a contacté aujourd'hui, et non le ministère de la Culture », rappelle-t-il.
Les étudiants de l'Ismas ont entamé, il y a quinze jours, une grève illimitée pour revendiquer notamment une commission d'enquête sur la gestion du budget annuel de l'institut, qui s'élève à 110 millions de dinars, selon Ala Djellaoui. Une dizaine d'entre eux sont, depuis cinq jours, en grève de la faim. « Trois personnes ont été transférées à l'hôpital entre hier et aujourd'hui », précise-t-il. Les étudiants de l'Ismas ne comptent pas obtempérer et quitter l'institut. « On est actuellement dans la cour. On attend la police à tout moment, mais on ne compte pas sortir », affirme M. Djellaoui.