L'attentat-suicide survenu aujourd'hui sur une plage de Sousse, lorsqu'un Kamikaze a déclenché sa ceinture explosive, a attiré l'attention de la presse internationale. Si cette attaque n'a pas fait de victimes en dehors du Kamikaze lui-même, une autre qui ciblait le mausolée du premier président de la république tunisienne Habib Bourguiba à Monastir a été avortée par les forces de l'ordre. Le journal britannique The Telegraph et le quotidien français Libération soulignent que ces deux attentats touchent pour la première fois la côte-est touristique de la Tunisie. « Ces incidents témoignent de la vulnérabilité de la Tunisie, un pays longtemps vu comme le plus stable et le plus moderne du monde arabe », indique The Telegraph qui avance deux causes de la multiplication des attaques terroristes en Tunisie. Une telle montée des extrémistes s'explique par la position géographique de la Tunisie (ayant des frontières avec la Lybie et l'Algérie : deux pays qui ont connu des guerres civiles violentes) et la participation des Jihadistes tunisiens dans des guerres « saintes » d'Al-Qaeda, écrit The Telegraph. Pour sa part, The Washington Post remarque que même si l'attentat n'a pas fait des victimes, il suscite des craintes que les extrémistes adopteraient des tactiques plus violentes qui n'épargnent pas les touristes. Ce ton pessimiste a marqué un article publié dans le journal américain Foreign Policy qui décrit la situation actuelle en Tunisie comme « une maigre consolation », « a cold comfort ». En d'autres termes, c'est vrai que plusieurs vies ont été sauvées aujourd'hui, mais malheureusement, cela n'est guère confortant pour les tunisiens, vu la multiplication des attaques terroristes dans le pays. Le même journal souligne que malgré le fait que la majorité des tunisiens a été horrifiée par le terrorisme, une proportion du peuple soutient les terroristes. D'autre part, le quotidien libanais Al-Hayat revient sur les communiqués publiés par le président d'Ennahdha Rached Ghannouchi et la présidence de la république. Les deux communiqués affirment l'engagement du gouvernement à la lutte contre le terrorisme. « Les deux actes sont le fait de "salafistes djihadistes", deux Tunisiens, dont l'un a la peau basanée et l'autre revenait d'un pays voisin », écrit le journal français Le Point en citant le porte parole du ministère de l'intérieur Mohamed Ali Laroui. Par ailleurs, Le Point ajoute qu'une manifestation spontanée s'est déroulée au centre de Sousse afin de dénoncer le terrorisme. Malgré la précision de Mohamed Ali Laroui que les deux terroristes appartiennent à Ansar Sharia, affirme le journal Libération, les deux actes n'ont pas été revendiqués. Cinq terroristes ayant des liens directes avec les assaillants ont été arrêtés pendant la soirée selon la même source.