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Tunisie : Un front commun maghrébin anti-corruption
Publié dans WMC actualités le 29 - 09 - 2011

La lutte contre la corruption connaît une mobilisation générale. La corruption est comparable à une gangrène qui pervertit les mœurs outre qu'elle plombe le développement. L'Organisation des Nations unies (ONU) s'est déjà emparée de la question. Une convention est établie en vue d'endiguer le phénomène. La Tunisie l'a ratifiée dès 2009.
A son tour, l'OCDE en a confectionné une autre encore plus restrictive car la corruption continue de frapper. La répression des corrupteurs et des corrompus, du public et du privé, est légalisée par beaucoup de juridictions nationales. Même en l'absence d'une harmonie, elle établit le principe de la faute morale et fait que les contrevenants essuient le courroux des opinions.
De plus, ils sont frappés d'interdiction d'affaires ainsi que des pénalités financières. Près de 300 entreprises ont été épinglées, de par le monde. Près de 200 responsables sont aux arrêts, des milliards de dollars de pénalités ont été versés.
Comme tous les maux sournois, la corruption est difficile à éradiquer définitivement. Accabler moralement corrupteurs et corrompus, les mettre à l'index et les pénaliser, c'est une chose. Prévenir les causes de la corruption en est une autre. Il convient donc d'opérer sur les deux fronts. Il convient de barrer la route à toutes les pratiques qui gênent l'économie légale, provoquant des distorsions dans les circuits, causant du tort aux opérateurs économiques et aux citoyens. C'est l'esprit qui a prévalu lors de la table ronde, organisée par l'IACE avec pour thème: «Le secteur privé et la lutte contre la corruption en Tunisie. Cette manifestation a été modérée par Ahmed Bouzguenda, président du Centre Tunisien de Gouvernance de l'Entreprise (CTGE), qui accueillait pour la circonstance Mme Nicole Ehlermann-Cache, conseillère principale à l'OCDE ainsi que Emmanuel Montanie, directeur adjoint pour les affaires internationales au MEDEF (Mouvement des entreprises de France).
Un front commun maghrébin anti-corruption
L'OCDE souhaite voir les pays du Maghreb rallier sa convention de lutte contre la corruption, et Nicole Ehlermann-Cache était arrivée du Maroc où elle a «plaidé» la bonne cause. Cela contribuera à améliorer les climats d'affaires entre les deux ensembles, soutient-elle. Dans ce sillage, l'OCDE verrait d'un bon œil la transposition de ses dispositions réglementaires. Faute d'uniformisation, une harmonisation des législations est un signe favorable pour faire échec aux paiements illicites et aux pratiques contrevenantes aux bonnes règles de la concurrence loyale surtout dans les secteurs à forte intensité d'intérêts, tels le pétrole et la défense, entendez l'industrie de l'armement.
Elle appelle, également, la société civile à se joindre à la dynamique générale et incite les patronats nationaux à s'y engager. C'est d'ailleurs, ainsi que l'affirme Emmanuel Montanie, ce que fait le MEDEF. Un guide a été préparé à l'effet d'appeler l'attention des dirigeants d'entreprises qui opèrent à l'international sur les méfaits des pratiques de corruption. La loi française punit sévèrement. Il en coûte dix ans de prison et 300.000 euros d'amende aux fautifs.
Le représentant du MEDEF voudrait que l'UTICA se mobilise plus activement pour inciter les pouvoirs publics à légiférer car, dit-il, «la lutte contre la corruption est un axe stratégique fort du développement à l'international, à présent que les Etats et les organisations internationales surveillent la question avec fermeté.
Siemens: la croissance en prix de son renoncement à la corruption
Ce fut un moment poignant d'entendre de la bouche de Slim Kchouk, DG de Siemens Tunisie, raconter les dérapages passés de la multinationale allemande. Oui, Siemens de 1996 à 2006 a versé dedans, a-t-il reconnu. Et l'affaire était de taille. La multinationale allemande était incriminée dans 34 pays et 1.500 personnes s'étaient compromises. C'est regrettable, mais c'est ainsi.
Pour se redresser, Siemens a payé le prix fort. Deux ans d'interdiction d'affaires aux USA, des milliards d'euros d'amendes et toute son image de marque écornée. La frime a remonté la pente progressivement en faisant le ménage à domicile. Il lui a fallu: prévenir, détecter et agir pour extirper les raisons du recours aux pratiques de corruption. Une nouvelle charte de valeurs a été mise sur pied. A titre d'exemple, Siemens inscrit sur ses documents son nouveau crédo appelant au «business clean», le travail propre, rien de tel pour faire prospérer les affaires. Elle pousse le souci jusqu'à mentionner un numéro vert pour aider les gens à dénoncer tout écart de conduite s'ils venaient à le constater.
Résultat des courses, les affaires ont augmenté de 5% en Chine. La bonne moralité est payante.
Tunisie : L'indice de perception de la corruption
L'IACE a procédé au calcul d'un indice de perception de la corruption. Professeur Farouk Kriaa a piloté le projet. Le résultat est renversant. Le premier sujet d'angoisse des Tunisiens est la sécurité. Elle est talonnée par la corruption. Sur une échelle de notation de 1 à 5, la sécurité recueille 4,8 et la corruption 4,78. C'est dire si l'opinion n'est pas exaspérée par la question.
En réalité, pour éviter de tomber dans la comparaison d'avant et d'après la révolution, on a demandé aux personnes sondées de donner leur opinion sur la perception de la corruption sur les deux dernières années. Il est vrai que lorsque l'ancien président de la République inaugurait en personne un espace marchand pour regrouper les commerçants de l'informel, comme le rappelait l'un des participants, le désastre prend une dimension de catastrophe nationale.
Il est à noter que les Tunisiens sont conséquents dans leur opinion. Ils déplorent la corruption dans la police, puis dans le corps de la douane, au sein du fisc, de la justice, la santé et enfin l'enseignement. Et on connaît toutes les pratiques illicites en la matière, du favoritisme en passant par les dessous de table, jusqu'au détournement des biens publics et aux paiements illégaux, soit le «bakchich».
Le signe encourageant est que près de la moitié des victimes portent plainte et dénoncent leurs bourreaux.
Autre note favorable: les personnes interrogées considèrent que sur les deux dernières années, la corruption perd en intensité. Point de détail: le gouvernement de transition est quand même incriminé. Certaines personnalités ne semblent pas inspirer de la confiance aux citoyens et en général le gouvernement laisse le sentiment d'un gouvernement qui ne réalise pas ce qu'il promet. Et une majorité de gens juge que le gouvernement n'est donc pas tout à fait sur le terrain sordide de la corruption. Ces observations relèvent davantage de la grogne et du mécontentement social. On peut consulter l'étude dans son intégralité sur le site «CTGE.com»


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