Le député du Courant démocrate (Attayar), Hichem Ajbouni, est revenu, mercredi 8 juillet 2020, sur les appels de certains députés à écarter provisoirement le chef du gouvernement, Elyes Fakhfakh, le temps de finaliser les investigations dans l'affaire des soupçons de conflit d'intérêts qui pèsent contre lui. Invité de la Matinale sur Shems FM, le député a précisé qu'un seul député de la coalition Al Karama avait fait mention de cette proposition soulignant que les membres de la Commission d'investigation sur le scandale d'Elyes Fakhfakh, avaient été surpris de voir le président de la commission et député de Qalb Tounes, en parler aux médias tunisiens. « Yadh Elloumi a dressé le bûcher avant même que la commission n'entame ses travaux. Chose que nous avons condamné car cela pourrait saper la crédibilité de la commission et jeter le doute sur les résultats de son enquête », a-t-il avancé. Interpellé au sujet du soutien déclaré d'Attayar au chef du gouvernement, Hichem Ajbouni a réitéré que son parti avait certifié, dès l'éclatement de cette affaire, qu'il se retirerait du gouvernement et demanderait la démission d'Elyes Fakhfakh au cas où les soupçons qui pèsent contre lui seraient confirmés. « Nous sommes visés par une campagne pour dire que nous sommes tous corrompus » a-t-il noté avant de lancer « nous sommes ‘Monsieur Propre' et nous en sommes fiers ! ». « La possibilité d'instaurer un Etat de droit – auquel tient le chef du gouvernement – inquiète beaucoup de partis car ils ne pourront plus faire chanter ni les autres partis politiques, ni les hommes d'affaires », a ajouté l'élu d'Attayar. « C'est d'ailleurs pour les mêmes raisons qu'Attayar dérange. On ne peut ni nous faire du chantage ni nous acheter », a-t-il soutenu. Revenant sur les tiraillements entre les partis composant la coalition au pouvoir, Hichem Ajbouni s'est attaqué au mouvement Ennahdha. « Ennahdha ne veut pas gouverner avec des partenaires. Le parti n'a pas dépassé le rejet du gouvernement Jamli ». « Si nous n'arrivons pas à développer une cohésion politique, la seule solution – pour remédier à la situation actuelle – serait d'organiser des élections anticipées mais il faut, d'abord amender la loi électorale, car si nous en sommes là aujourd'hui et si des contrebandiers ont pu accéder au Parlement, c'est à cause de cette loi », a indiqué Hichem Ajbouni.