Le président de l'Inlucc (Instance nationale de lutte contre la corruption), Chawki Tabib, a rendu public un communiqué, ce jeudi 27 août 2020, adressé à l'opinion publique pour revenir sur la décision de son limogeage, ses répercussions et les démarches qu'il a entreprises. Après avoir remercié toutes les organisations et les personnalités nationales l'ayant soutenu en exprimant « leur refus de cette décision inconstitutionnelle et violant toutes les lois », il a estimé que « cet élan de solidarité témoigne de la grande volonté de s'opposer à toute tentative de retour vers la tyrannie ».
Il a ajouté qu'un recours a été déposé auprès du Tribunal administratif en demandant le report et l'arrêt d'exécution de la décision. Chawki Tabib a assuré qu'il n'abandonnera pas son poste jusqu'à l'examen de l'affaire. Le président de l'Inlucc a assuré, également, avoir reçu, hier mercredi 26 août 2020, son successeur Imed Boukhris qui était accompagné par le secrétaire général du gouvernement, Khalil Chtourou. « Je leur ai fait part de mon refus de la décision. Je me suis engagé auprès de M. Boukhris, pour ne signer aucun document pouvant compromettre sa mission s'il est retenu. Je lui ai, également, indiqué que je le soutiendrai ».
Revenant sur la décision de Mohamed Abbou en rapport avec la mission d'inspection, Chawki Tabib a assuré qu'il a refusé cette inspection pour des raisons purement juridiques puisque seule la Cour des Comptes est habilitée à le faire. Il a ajouté qu'il ne remet pas en cause ces instances, assurant qu'il les a toujours soutenues. « Toujours en réponse à "la source autorisée au ministère de la Fonction publique, de la Gouvernance et de la Lutte contre la Corruption", je confirme que l'instance a fait l'objet d'une mission d'inspection de la part de la Cour des Comptes ayant porté sur la gestion administrative et financière de l'instance. Dans tous les cas, le ministre et le chef du gouvernement, peuvent consulter le rapport de la Cour des Comptes dès sa parution », indique-t-il.
Et d'ajouter : « quant à l'exemple de l'ancien président de l'instance, Samir Annabi, la décision prise en 2016 par Habib Essid était à sa demande puisque M. Annabi ne pouvait assurer sa mission pour des raisons de santé. D'ailleurs, Samir Annabi avait, également, refusé la mission d'inspection ordonnée en 2015 par le ministre des Finances. Aujourd'hui, je me trouve dans l'obligation de révéler que j'avais demandé à Hichem Mechichi de désigner une autre personnalité pour me succéder, tenant compte de la fatigue et des pressions que je subis depuis ma désignation à la tête de l'instance ».
Le bâtonnier Chawki Tabib a conclu en assurant que les répercussions de cette confrontation constituent un danger guettant l'indépendance de toutes les institutions publiques et de la justice. « Mais Elyes Fakhfakh sera-t-il le dernier ? ».