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Le dépit de trois députés
Publié dans Business News le 13 - 01 - 2021

Samia Abbou, Mounira Ayari et Zied Ghanney sont trois députés du bloc démocrate qui sont actuellement en grève de la faim au sein de l'Assemblée des représentants du peuple. Si des élus en arrivent à ce point pour se faire entendre, que dire du simple citoyen ? Il faut dire qu'en Tunisie, depuis la révolution, les mouvements contestataires sont banalisés. Nous entendons tous les jours parler de sit-in, de marches voire de manifestations plus ou moins violentes. Mais cela n'enlève rien à la violence de la démarche des trois élus, qui est la grève de la faim.

La grève de la faim est le dernier palier, le dernier moyen de contestation après les grèves, les marches et les communiqués. La grève de la faim est la forme contestataire utilisée par les prisonniers politiques. Pourtant, ce sont trois élus de la République qui se trouvent obligés d'en arriver là. Le sit-in entamé depuis plus d'un mois de l'ensemble de leur bloc parlementaire n'a pas suffi à attirer l'attention du président de l'ARP, Rached Ghannouchi. Ils demandent à ce que la violence physique subie par l'un des leurs soit condamnée publiquement via communiqué par la présidence de cette institution. C'est loin d'être insurmontable comme revendication. Et pourtant, la présidence de l'ARP fait la sourde oreille, poussant ainsi les députés à des formes extrêmes d'activisme qui mettent leurs vies en danger. Et puis, ils semblent déterminés à aller jusqu'au bout de leur action et ne vont rien lâcher. D'autres ont essayé de faire la même chose mais se sont retrouvés alités en clinique après seulement quelques heures de grève de la faim. Mais une Samia Abbou sait toute la symbolique qu'il peut y avoir dans une grève de la faim. Un outil qu'on utilisait auparavant contre le régime de Ben Ali et qu'on se trouve dans l'obligation de ressortir aujourd'hui, face au même autisme d'une autorité sous une autre bannière.

En refusant de condamner la violence physique qui a été perpétrée au sein de l'Assemblée, Rached Ghannouchi protège ses sbires de la coalition Al Karama, coupables de cette violence. Son précieux allié, et son précieux bras violent doivent être couverts même en dépit de toute logique et de toute morale. Pour Rached Ghannouchi, il est important de garder les « frères » d'Al Karama à ses côtés ne serait-ce que pour faire le contrepoids sonore d'une Abir Moussi. Leur nombre lui permet également d'avoir une position favorable lors de la négociation de portefeuilles ministériels ou pour faire tenir le mensonge du « coussin » politique. Donc, pour rien au monde Rached Ghannouchi ne ferait quoi que ce soit qui fâcherait Makhlouf et ses compères. Donc, il les laisse faire à peu près ce qu'ils veulent au sein de l'ARP. Entre apostasie décrétée par un élu qui avait perdu son pantalon et violences physiques sur l'un de leurs collègues, les Al Karama sont dans l'impunité totale, biens servis par le cheikh.

Lors d'une récente interview, l'un des cadres d'Ennahdha, Mohamed Ben Salem, confiait non sans ressentiment, qu'au lieu de diriger et de maitriser, Ennahdha était l'otage de ses alliances. Il a évoqué cet aspect en relation avec Qalb Tounes, mais au niveau de l'ARP cela s'applique concernant l'alliance avec Al Karama. Ennahdha et son président sont les otages de ces trublions qui les mettent sans cesse dans l'embarras. Rached Ghannouchi pourtant contesté au sein d'Ennahdha, continue à faire des choix politiques douteux dénués de discernement. Après l'épisode douloureux pour lui de l'élection du bureau exécutif du mouvement, il continue à donner le bâton pour se faire battre. C'est pourtant le même Rached Ghannouchi qui disait, en commentant l'initiative de dialogue national présentée par l'UGTT, qui disait que la seule alternative serait de « s'entretuer ». Pour lui, ce qui s'applique au niveau national n'a pas lieu d'être au sein de l'Assemblée qu'il préside. Il fait exactement l'inverse de ce qu'il préconise pour le pays.
De l'autre côté, le président de la République a mis son grain de sable en recevant Samia Abbou au palais de Carthage. Cela a eu le don d'ulcérer les membres d'Al Karama et de déclencher la colère de Rached Ghannouchi. Pour la petite histoire, cette rencontre a aussi énervé nos amis du Bengladesh et d'autres pays asiatiques qui l'ont exprimé par des réactions sur publication de la page de la présidence.

Que des députés en arrivent à faire une grève de la faim pour faire condamner la violence au sein de l'ARP est la preuve de la faillite de ce système. La gestion et la direction de l'ARP par Rached Ghannouchi est un échec total, quoi qu'en disent ses fans. On peut tergiverser pendant des heures pour déterminer si c'est à cause des écrits ou à cause des protagonistes, mais le diagnostic est là, sans appel. Dix ans après la révolution, c'est le chantier prioritaire.


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