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Agressions à l'ARP – Samia Abbou entame une grève de la faim ouverte: Un enjeu politique qui dépasse les actes de violence
Publié dans La Presse de Tunisie le 12 - 01 - 2021

L'affaire dépasse de loin la question de la condamnation des actes de violence inouïe et porte notamment sur des tiraillements et des calculs politiques qui ont toujours marqué la scène parlementaire au détriment des contextes de stabilité politique. Résumé de la situation : le bloc démocratique se trouve dans l'impossibilité de parvenir à une condamnation ferme des agressions, alors que la présidence du Parlement, et notamment Rached Ghannouchi, sont coincés au cœur d'un enjeu politique, même s'il est de son devoir de traiter ce genre d'affaires en toute neutralité.
L'affaire aura trop duré sans que pour autant aucun intervenant ne laisse présager la voix de la sagesse pour prévenir ce genre de situation et ce blocage. L'incident si grave remonte au 7 décembre dernier lorsque le sang a coulé sous la coupole du Bardo, où un député du bloc démocratique a été agressé par des députés d'Al-Karama. Depuis, le bloc démocratique mène une lutte acharnée et un sit-in au cœur de l'Assemblée des représentants du peuple (Arp) pour revendiquer ce qu'il appelle une «ferme condamnation» de la part de la présidence du Parlement, sauf que cette dernière n'a pas encore réagi, Rached Ghannouchi, président du Parlement, fait toujours la sourde oreille.
Du coup, et comme ultime recours, Samia Abbou, députée dudit bloc parlementaire, a entamé une grève de la faim ouverte en signe de protestation contre le mutisme de la présidence du Parlement face à cette situation de blocage, d'autant plus que le bloc parlementaire est entré en sit-in ouvert depuis plus d'un mois. En effet, dénonçant «l'inertie» du président du Parlement et son « encouragement de la culture de la violence », la députée Samia Abbou n'a trouvé d'autres solutions que d'entamer une grève de la faim ouverte. « J'annonce avoir entamé une grève de la faim ouverte jusqu'à ce que le chef du Parlement assume ses responsabilités et jusqu'à la publication d'un communiqué qui condamne la violence et les agresseurs », a-t-elle écrit sur son compte Facebook.
Pour Samia Abbou, ce pas intervient suite au mutisme du président de l'ARP face aux agressions et son inaction compte tenu du sit-in entamé par les députés du bloc démocratique. En effet, elle a rappelé dans ce sens que son groupe parlementaire, composé de 38 députés, soutenu également par d'autres blocs parlementaires et nombre d'indépendants, avait demandé au président du Parlement, Rached Ghannouchi, de publier une déclaration condamnant la violence et ses auteurs. Sauf que ce dernier a opté pour le silence sans pour autant réagir aux formes de protestation observées par le bloc démocratique.
Quel message veut transmettre Ghannouchi en refusant de publier une telle déclaration? Samia Abbou estime que ceci mènera à légitimer et à blanchir la violence au Parlement. « Il s'agit d'un tournant dans l'histoire du Parlement », a-t-elle estimé, affirmant que les choses vont empirer.
Retour sur les faits
Au fait, cette affaire remonte au 7 décembre dernier, lorsque les Tunisiens ont été choqués par des images de violence inouïe sous la coupole du Bardo, le visage ensanglanté du député du Courant démocratique, Anouar Bechahed, témoignait en effet d'une violence extrême au cœur du Parlement. Depuis, les travaux de l'ARP ont été suspendus durant un jour pour réclamer une condamnation ferme de ces agressions, sauf que la présidence de l'ARP refuse toujours de réagir à ces actes. Rached Ghannouchi pense dans ce sens que « toute forme de violence et de blocage des travaux du Parlement, doit être condamnée sur un pied d'égalité ».
En vérité, le chef de l'ARP semble être coincé au cœur d'un enjeu politique qui dépasse ces agressions. Car d'une part, il subit les pressions de son principal allié, la Coalition Al-Karama, et d'autre part il vise à inclure le Parti destourien libre dans cette affaire de violence jamais égalée au Parlement.
Dès le départ, Rached Ghannouchi tend à mettre tout le monde dans le même sac et insiste sur le fait que les agissements du Pdl et de Abir Moussi portant sur le blocage de l'ARP sont également une forme de violence à condamner. S'agit-il d'une tentative pour trouver une issue à cette crise et éviter de condamner publiquement son principal allié qui refuse d'assumer toute responsabilité dans cette affaire?» Les discussions peuvent être tendues des fois tenant compte des différences entre les composants de l'Assemblée. Cela dit, cette violence n'est pas une première. Nous avons déjà vécu la violence exercée par le bloc du PDL. Les députés du PDL se sont emparés de la salle des plénières, de la tribune... Ils ont bloqué les travaux de l'Assemblée et plusieurs projets de loi dont la Cour constitutionnelle, outre les multiples réunions du bureau entravées », avait-il rappelé, le jour de l'agression.
En effet, Rached Ghannouchi et le parti Ennahdha sont continuellement accusés par plusieurs protagonistes dont notamment le bloc démocratique et l'Union générale tunisienne du travail d'assurer une sorte de protection aux députés d'Al-Karama. D'ailleurs, la Coalition Al-Karama a réfuté toute responsabilité dans cette affaire appelant à l'ouverture d'une enquête pour revenir sur les circonstances de cet incident. Or, les députés du parti Attayar insistent que des élus d'Al-Karama ont bel et bien agressé sauvagement leur collègue. Samia Abbou avait considéré que les élus de la coalition Al Karama jouissent « d'une protection exceptionnelle », ajoutant que les élus ne se sentent plus en sécurité au sein du Parlement face à la récurrence des actes de violence les visant.
Il est utile de rappeler dans ce sens que ces agressions physiques, ces insultes et ces différentes formes de violence ne sont pas protégées par l'immunité parlementaire dont bénéficient les députés et sont passibles de poursuites judiciaires. En effet, même si l'article 68 de la Constitution mentionne qu'«aucune poursuite judiciaire civile ou pénale ne peut être engagée contre un membre de l'Assemblée des représentants du peuple, ni celui-ci être arrêté ou jugé, en raison d'opinions ou de propositions émises ou d'actes accomplis en rapport avec ses fonctions parlementaires», les agressions physiques et verbales émanent d'actes passibles de poursuites judiciaires. Rappelons aussi que le bloc démocratique avait porté plainte contre plusieurs députés d'Al-Karama dont notamment Seifeddine Makhlouf, Mohamed Affes et Zied Hechmi.
Pourquoi en sommes-nous arrivés là ? Au fait, l'affaire dépasse de loin la question de la condamnation des actes d'agression inouïe et porte notamment sur des tiraillements et des calculs politiques qui ont toujours marqué la scène parlementaire au détriment des contextes de stabilité politique.
Résumé de la situation : le bloc démocratique se trouve dans l'impossibilité de parvenir à une condamnation ferme de ces agressions alors que la présidence du Parlement est coincée au cœur d'un jeu politique, même s'il est de son devoir de traiter ce genre d'affaires en toute neutralité.
Khalil JELASSI


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