Jihad Azour, directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale, au Fonds Monétaire International (FMI), a assuré dans une interview accordée, ce dimanche 7 février 2021 à l'agence Tap, qu'un dialogue national demeure le cadre approprié pour relancer l'économie tunisienne et engager les réformes. Jihad Azour a précisé que « le fonds demeure engagé auprès de la Tunisie, afin de l'accompagner dans ses réformes. En revanche, c'est aux Tunisiens et à eux seuls, de les conduire », soulignant que le FMI n'a reçu jusqu'à ce jour, aucune demande officielle du gouvernement tunisien à propos d'un nouveau programme de financement.
Jihad Azour a assuré « Outre la lutte contre la pandémie de la Covid-19, nos services ont insisté sur l'importance de prioriser les dépenses liées à la protection sociale, qui sont relativement faibles en Tunisie, dans la mesure où elles ne représentent que 2,5 points du PIB. Or, ces dépenses sont cruciales pour assurer la cohésion sociale, et cela a même été démontré, dans le cadre d'une étude élaborée récemment, par le FMI. Le renforcement des dépenses sociales permet également, de générer de la croissance, laquelle a connu une baisse historique dans le pays. Depuis l'indépendance, la Tunisie n'a pas connu une croissance négative, comme celle enregistrée en 2020. Il est impératif de relancer aujourd'hui, l'économie tunisienne. Cela implique nécessairement, certaines réformes comme la réhabilitation des entreprises publiques, qui doivent être plus dynamiques et plus efficaces, afin d'être en mesure d'augmenter la productivité de l'économie. La relance de l'économie et la mise en œuvre des réformes, doivent se faire à travers un dialogue national, une sorte de contrat social qui va lier toutes les forces vives de la nation (UGTT, UTICA, société civile, jeunes, économistes…). Le plan de relance économique issu de ce dialogue, devra être approuvé par la majorité des acteurs. Certes, cela va nécessiter des efforts mais contribuera, néanmoins, à déclencher une nouvelle relance qui permettra à la Tunisie, dans les dix années à venir, de renforcer sa position dans la région, de créer des emplois et de passer d'une situation de rente, à une situation de croissance et d'opportunités ».