Le président de la Commission de la santé et des affaires sociales au Parlement, Ayachi Zammel, a annoncé, mardi 9 mars 2021, qu'un premier lot du vaccin russe Sputnik V, arriverait en Tunisie dans la journée. Le gouvernement a passé commande pour un million de doses début mars. Le vaccin russe a, notons-le, obtenu une autorisation exceptionnelle de mise sur le marché tunisien depuis janvier. Le député a assuré que la Tunisie réceptionnerait, aujourd'hui, 30.000 doses de ce vaccin. Il a signalé, dans ce même contexte, que le restaurateur tunisien et représentant de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (Utica) en Russie, Mehdi Douss, avait usé de son influence auprès des autorités russes pour accélérer les processus d'acquisition du vaccin, notant que la présidence de la République n'a fait que surfer sur la vague, en référence au communiqué publié lundi par Carthage pour annoncer l'arrivée du vaccin russe. Ayachi Zammel n'a pas manqué de tacler le ministère de la Santé et sa stratégie « erronée » assurant que l'acquisition du vaccin russe aurait pu se faire plus tôt. Il a ajouté que la Tunisie réceptionnerait, par ailleurs, un don de 300.000 doses du vaccin chinois CoronaVac, et 500.000 autres doses du vaccin russe au début de la semaine prochaine au plus tard. Conçu par la compagnie biopharmaceutique Sinovac, le CoronaVac a obtenu une autorisation de commercialisation exceptionnelle et provisoire le 4 mars. Son taux d'efficacité est de 50%. Estimant que les retards accusés dans la réception des vaccins sont un échec cuisant, le député a appelé à l'ouverture d'une enquête afin de déceler les failles et identifier ceux qui ont failli à leurs engagements envers la Tunisie. Ayachi Zammel a souligné que, de par son rôle de surveillance, la Commission de la santé avait demandé à ce qu'elle soit représentée au sein du Comité scientifique en charge de la lutte contre le Coronavirus, ce qui a été refusé par le ministre de la Santé. Interpellé sur les rumeurs selon lesquelles certains députés auraient été vaccinés, il a affirmé qu'il ne détenait aucune preuve tangible à ce sujet et que les députés concernés avaient totalement nié. Revenant sur l'évolution de la situation épidémiologique et la baisse des nombres de contaminations et de décès, le député a pointé du doigt les manifestations organisées par les partis politiques, notamment Ennahdha et le PDL, alors que les restrictions de déplacement et de rassemblement étaient encore en vigueur. Ces actions ont, selon Ayachi Zammel, provoqué chez les citoyens un relâchement dont les résultats se feront sentir dans deux semaines. Il a imputé, d'ailleurs, la responsabilité au chef du gouvernement, lui-même ministre de l'Intérieur par intérim, pour avoir autorisé ces manifestations alors que la situation épidémiologique du pays est grave. Le président de la Commission de la Santé a révélé, aussi, que plusieurs délégations avaient été touchées par le variant britannique ; El Krib dans le gouvernorat de Siliana et Kalaa El Khasba dans le gouvernorat du Kef. Selon le ministère de la Santé, le variant britannique a fait son apparition en Tunisie en février. Les premiers cas avaient été détectés et confirmés début mars chez des habitants de la capitale Tunis, de Bizerte et Sbeïtla, grâce à la technique du séquençage du génome.