Le secrétaire général du syndicat régional de la sécurité de l'aéroport Tunis-Carthage Anis Ouertani a dénoncé, lors de son intervention sur Shems FM mardi 16 mars 2021, le coup de force opéré hier par des députés Al Karama à l'aéroport, estimant que "la violence est condamnable quelle que soit son origine". Il a précisé que les députés avaient essayé d'obliger les agents de la police des frontières à l'aéroport à déroger aux règles pour faire autoriser le départ de la dame en fustigeant que "ceux-ci sont censés légiférer mais ce qui s'est passé hier à l'aéroport témoigne de leur volonté à porter atteinte à l'image de la Tunisie".
"Les députés Al Karama ont humilié et insulté les agents des frontières et se sont obstinés à ne pas se conformer aux instructions des forces de l'ordre et quitter l'aéroport. Les agents ont affirmé aux députés que la dame était fichée S17 et qu'elle devrait être traduite devant les services concernés sur ordre du ministère de l'Intérieur mais ils les ont qualifié de «système de Ben Ali » et ils ont menacé faire tomber l'Etat (...) Un autre agent a été agressé- ses vêtements étaient déchirés- par l'un des sympathisants d'Al Karama après avoir été empêchés de rejoindre les députés en question", a-t-il martelé.
En ce qui concerne la vidéo qui circule depuis hier sur la toile montrant que la femme fichée S17 a glissé son téléphone portable dans la poche de Seif Eddine Makhlouf, Anis Ouertani a indiqué que cet agissement a laissé entendre qu'il se passe des choses douteuses. "La dame en question essaye de dissimuler les données de ce téléphone en semant le chaos à l'aéroport. Pourquoi agir de la sorte, s'il n'y a rien à cacher ?"
Il a ainsi précisé que la procédure S17 s'inscrit dans le cadre de la lutte contre le terrorisme en mettant en place des décisions en matière de prévention. A charge pour le ministère de ficher « S17 » les personnes impliquées dans une affaire de terrorisme. Et d'ajouter que les personnes fichées S17 peuvent toujours déposer un recours auprès du Tribunal administratif pour supprimer le fichage mais que les agents de l'aéroport se doivent de se conformer aux instructions du ministère.
Cette procédure implique, notons-le, un contrôle frontalier spécifique à l'aéroport à la sortie du territoire tunisien comme à l'entrée et est dirigée, essentiellement, pour contrôler les mouvements et déplacements des individus revenus des zones de conflits.
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