L'Amiral Kamal Akrout a réagi, dimanche 11 avril 2021, aux virulentes attaques des membres et fans du Parti destourien libre (PDL) après les déclarations de la présidente du parti, Abir Moussi, à son encontre. Lors d'une interview diffusée sur la chaîne Attesia au cours de la semaine, Abir Moussi a accusé l'Amiral à la retraite de contacter les structures du PDL au Sahel pour essayer de le noyauter. Les sympathisants du PDL se sont déchainés durant tout le week-end, l'accusant à leur tour d'être, entre autres, le cheval de Troie des islamistes. Kamal Akrout s'en est défendu en ces termes : « Je suis contre tout projet obscurantiste de dissolution d'un gouvernement civil dans un magma confessionnel. Je ne suis l'allié d'aucun parti politique. Je suis un homme libre et indépendant. Je n'ai prêté allégeance qu'à ma patrie et mon drapeau. Je n'en prêterai à personne, ni à une femme, ni à un homme. En dernier lieu, à celles et ceux qui croient me donner des leçons de patriotisme, je leur dis, allez commander à un moment où le pays était menacé par une guerre civile ou lorsque l'armée était attaquée de toute part».
L'Amiral poursuit en fustigeant ceux ou celles qui lui donnent aujourd'hui des leçons de patriotisme : « Que chacun se regarde dans un miroir à l'aune où il était avant 2011, entre 2011 et 2013 et qu'il corrige ses leçons de patriotisme ». Il dénonce cette tendance générale, particulièrement virulente chez les PDL, qui tend à dénigrer systématiquement ceux qui pensent différemment : « Ne jamais projeter sur ceux qui ne pensent pas comme soi ses propres peurs de trahison. A force on finit par considérer comme traîtres des gens qui sont proches mais qui osent exprimer leurs opinions et comme ennemis des personnes qui sont simplement neutres ou indifférentes à vos positions ».
Kamal Akrout a ensuite adressé des conseils à Abir Moussi, sans la nommer, estimant qu'un vrai politique doit être capable de discernement, être loin de tout ego et être à l'écoute de toutes les opinions pour bien appréhender les vrais besoins du peuple. Il conclut en rappelant les qualités d'un bon leader et en tançant « une communauté émotionnelle » : « Je suis conscient que le charisme d'un leader ce n'est pas seulement les applaudissements d'une communauté émotionnelle autour de soi, le charisme c'est de ne pas avoir besoin de sulfater ceux qui ne se sentent pas obligés de vous suivre, qui peuvent vous respecter mais qui ne se sentent pas la vocation d'un mouton de Panurge pour vous suivre aveuglément. ».