Ridha Chiheb Mekki – alias Lénine – bras-droit du président de la République, Kaïs Saïed, a été l'invité de l'émission « Houna Tounes » sur les ondes de Diwan FM, mercredi 21 avril 2021. Il est revenu sur plusieurs sujets notamment le conflit entre les trois présidences et les confrontations entre le locataire de Carthage et le parti Ennahdha. Interpellé au sujet de la réaction d'Ennahdha après le discours de Kaïs Saïed à l'occasion de la fête des forces de sécurité intérieure, Ridha Lénine a estimé que les déclarations des membres du parti de Rached Ghannouchi – celle de Abdelkarim Harouni, en particulier – laissaient transparaître le désarroi du mouvement islamiste « en train de s'effondrer sur les plans social, politique et économique ». « A chaque fois que la question de la sécurité est abordée, le ton monte du côté d'Ennahdha », a-t-il affirmé notant que les prérogatives du chef du gouvernement et celles du chef de l'Etat ont été définies clairement par la Constitution et que « la charge d'interpréter et d'évaluer revenait, à ce niveau, au président de la République, en l'absence d'institutions capables de le faire ». Ennahdha a, rappelons-le, jugé que le discours du président de la République était une violation de la Constitution et une atteinte aux prérogatives du chef du gouvernement, Hichem Mechichi. Kaïs Saïed avait, lui, noté que, selon la Constitution, il était le commandant suprême de toutes les forces armées du pays, militaires et civiles.
Pointant du doigt la soustraction de leurs responsabilités des partis qui gouvernent depuis la Révolution, Ridha Chiheb Mekki a, indirectement, réfuté les accusations portées à l'encontre de Kaïs Saïed à qui on a imputé le blocage actuel. Selon le politicien, la responsabilité incombe à ceux qui ont élaboré la Constitution « de façon fourbe et avec l'intention de créer des blocages ».
Interrogé au sujet des fuites sur le présumé appui étranger à Kaïs Saïed pendant sa campagne électorale de 2019, Ridha Lénine a refusé de commenter les accusations dangereuses du député Rached Khiari, les qualifiant de « non-événement » soulignant que cette affaire était du ressort de la justice. Il a précisé, dans ce même contexte, que le président de la République n'avait pas sollicité la justice militaire notant que celle-ci avait ouvert une enquête de façon spontanée de par la nature de l'affaire. Le député Seif Eddine Makhlouf a, rappelons-le, accusé le président de la République d'avoir invoqué le parquet militaire contre « un civil », qu'est Rached Khiari.
M. Mekki a fait savoir que le timing de ces déclarations était bien choisi de par l'escalade dans le conflit entre deux visions de gouvernance différentes. Il a signalé, dans ce sens, que la Constitution avait fermé la porte à l'outil qu'est le référendum, laissant le peuple face à un seul choix, celui d'élire « une couleur » (un parti, ndlr) au lieu de choisir son représentant alors que Kaïs Saïed est venu avec un projet; reprendre l'Etat à ses ravisseurs.