Le secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi, a donné, samedi 1er mais 2021, un discours depuis son bureau à l'occasion de la fête du Travail, dressant un tableau noir de la situation politico-socio-économique du pays. Détaillant l'effondrement du tissu économique dû en partie à la pandémie Covid-19, le chef de la Centrale syndicale a pointé du doigt un modèle économique et de développement vétuste qui ne répond plus aux exigences d'une économie équitable et durable. Il a évoqué, dans ce même contexte, la dégradation de la situation sociale notant l'augmentation du taux de pauvreté extrême et l'écroulement du pouvoir d'achat à cause de la prolifération de la contrebande, des pratiques du monopole et une corruption qui gangrène l'Etat « en l'absence d'une volonté politique pour y faire face ». Selon Noureddine Taboubi, en ce contexte de crise multiple que la violence et le sentiment d'impunité ont augmenté laissant la porte ouverte à d'autres fléaux tels que l'immigration clandestine, la drogue, la traite des êtres humains et les manifestations de désobéissance, de rébellion et de régionalisme. Il a condamné la multiplication des discours de la violence et les incitations à la haine fustigeant le bloc d'Al-Karama « qui se cache derrière son immunité parlementaire » et « est protégé par une coalition au pouvoir ». « Nous tenons, à l'occasion, à dénoncer toutes les opérations terroristes et en particulier la dernière en date celle commise par un immigré tunisien en France (…) un acte qui porte atteinte à l'image du pays ». « Ainsi se présente la situation en Tunisie ; un bateau balloté par les vagues (…) », a-t-il ajouté soulignant que l'absence du dialogue et l'intensification du conflit entre les différentes institutions de l'Etat sont la principale cause à ce chaos. Accusant le pouvoir en place d'être à la solde des barons de l'agent sale et un simple instrument pour mettre en application des agendas étrangers, il a réitéré ses appels à « un dialogue national fédérateur qui rompt avec la volonté de s'emparer du pouvoir et de mettre la main sur les rouages de l'Etat ». Il a signalé l'importance d'engager le dialogue le plus rapidement possible affirmant que dans le cas contraire il n'y aurait d'autre choix que d'aller vers de nouvelles élections afin d'éviter une guerre civile et l'effondrement de l'Etat.