Les funérailles du grand penseur tunisien Hichem Djaït ont eu lieu, jeudi 3 juin 2021, au cimetière de Gammarth. Des funérailles modestes en présence des membres de la famille, de quelques intellectuels et hommes politiques. Professeur Abdelmajid Charfi a rappelé lors de l'éloge funèbre que feu Hichem Djaït avait prédit l'écroulement de l'islam politique. Il a aussi repris sa phrase incendiaire envers le parti islamiste : « Si cela était la Renaissance (la signification d'Ennahdha en français), alors comment serait la chute ? ».
Le président de la République n'était pas présent à ce triste événement alors que la Tunisie dit adieu à l'un de ses plus éminents érudits qui aurait mérité sans exagération aucune des funérailles nationales. Kais Saied est parti à Bruxelles plus tôt dans la journée. Le chef du gouvernement n'y était pas également, occupé avec la délégation française menée par le Premier ministre Jean Castex. Pourtant, cela lui aurait pris au grand maximum une heure de son précieux temps. On se rappellera sa sollicitude lors du décès de l'ancienne députée nahdhaouie Meherzia Laabidi. Il s'était même précipité pour assister aux funérailles. Hichem Mechichi n'a même pas daigné envoyer le ministre des Affaires culturelles à l'enterrement. D'autre part, le président du Parlement et chef d'Ennahdha Rached Ghannouchi a été aperçu à la cérémonie après être arrivé avec un léger retard.
Crédit photos : Nadhem Ben Brahim
Hichem Djaït est décédé, mardi 1er juin 2021, à l'âge de 86 ans. Il était et restera un grand écrivain et penseur, spécialiste de l'histoire islamique. Ces innombrables ouvrages sont une référence pour de nombreuses générations. Son dernier livre, sorti en mars 2021, aux éditions Cérès, s'intitule, "Penser l'histoire, penser la religion".