Le député a fait parler de lui, ce mercredi 30 juin 2021, après avoir violemment agressé la présidente du PDL (Parti destourien libre) Abir, Moussi, à coups de poing sous l'hémicycle de l'ARP. Son acte abjecte et injustifié a été largement condamné et dénoncé même par les adversaires politiques de Abir Moussi. La scène nationale sait pertinemment que Sahbi Smara est une personnalité controversée, mêlée à de sombres affaires. Ces propos restent tout de même vagues. Alors qui est réellement Sahbi Smara et quel fut son parcours avant d'atterrir au Bardo ?
Etudiant à l'Institut Bourguiba School, Sahbi Smara était actif au sein de l'UGET. Cependant, il a commencé à papillonner par la suite au sein des structures estudiantines de la gauche, dont, notamment, le courant des syndicalistes radicaux. A cette époque, sa frivolité lui a valu le rejet de ses camarades de gauche qui ont considéré tous ses mouvements comme « suspects ». D'ailleurs, ces suspicions se sont confirmées après le recrutement de Sahbi Smara par Borhen Bsaies. C'est à ce moment que Sahbi Smara a commencé à rédiger des rapports contre ses camarades d'antan. Il a, également, été chargé d'une sale mission de diffamation contre Sihem Ben Sedrine à l'époque de Radio Kalima. Mission accomplie avec brio, il a été chargé d'une nouvelle mission au sein du journal Mouwatinoun du FDTL (Ettakatol), sauf qu'il ne l'avait pas réussie, démasqué par Samir Bouaziz qui connaissait déjà son parcours. Et malgré cela, il a été promu à l'ATCE.
Après la révolution, Sahbi Smara s'est éloigné de la vie politique. Toutefois, en guise de récompense pour « les précieux services », qu'il avait rendus à l'ancien régime, d'anciens cadres du RCD lui ont permis d'intégrer les services de communication de l'aéroport, un moyen de lui garantir des revenus stables.
Il convient de noter que « Le fameux livre noir », publié à l'époque de l'ancien président Moncef Marzouki avait retracé en détails toutes les sales besognes accomplies par Sahbi Smara. Ce dernier avait donc décidé de se refaire une nouvelle virginité en présentant des plates excuses à la présidente de l'IVD, Sihem Ben Sedrine. Il avait avoué tout le tort qu'il lui a causé. Plus encore, il a confirmé tous les faits évoqués dans le livre noir en demandant pardon au peuple tunisien lors de son passage chez Samir El Wafi. En 2014, il avait même soutenu la candidature de Moncef Marzouki à la présidentielle.
Après quelques années, il s'est présenté aux législatives de 2019. Elu sur une liste indépendante, Sahbi Smara a été fidèle à ses habitudes et à sa réputation en migrant vers la coalition intégriste d'Al Karama, pour en démissionner par la suite pour rejoindre le bloc Al Mostakbal, avant de démissionner encore une fois et s'installer comme indépendant. Aujourd'hui, certaines parties assurent que Sahbi Smara est devenu un chargé de mission auprès de certains dirigeants nahdhaouis. D'ailleurs, de l'avis de nombreuses personnalités politiques, l'agression qu'il avait commise contre Abir Moussi, aurait été commandée par le mouvement islamiste pour faire diversion des faits graves et dangereux révélés lors de la conférence tenue par le comité de défense des martyrs Chokri Belaid et Mohamed Brahmi.