Invité de Midi Show du mercredi 4 août 2021 sur Mosaïque FM, l'ancien ministre des Affaires étrangères, Ahmed Ounaies, a présenté sa lecture de la situation politique actuelle et des réactions internationales aux décisions annoncées le 25 juillet par le président de la République, Kaïs Saïed. Soulignant le soutien et la compréhension qu'ont affiché certains pays tels que l'Egypte et l'Algérie, il a indiqué que l'inachèvement du processus avait suscité des pressions, en référence aux retards accusés dans l'annonce du nouveau chef du gouvernement et la feuille de route qui déterminera les politiques pour la prochaine étape, et le flou qui entoure le devenir du Parlement.
« Je pense que la gauche et le centre doivent être conscients du fait qu'ils seront la base au prochain gouvernement. C'est à eux d'ouvrir les portes. Et cela facilitera la tâche à Kaïs Saïed et le poussera à accélérer la formation du prochain gouvernement », a-t-il avancé notant qu'un rapprochement avec les nahdhaouis qui vont à l'encontre de la politique de Rached Ghannouchi serait possible.
Ahmed Ounaies a évoqué la position de Abdellatif Mekki qui s'oppose à celle de Rached Ghannouchi et ses soutiens rappelant que ceux-ci ont remonté les gouvernements étrangers contre Kaïs Saïed en assimilant ses décisions à des menaces contre la démocratie en Tunisie.
Pour ce qui est de sa lecture des décisions du 25 juillet, le diplomate a soutenu que Kaïs Saïed avait fait preuve de courage en créant une voie de sortie politique pour contenir la crise notant que la décision était tuniso-tunisenne sans aucune intervention étrangère. « Cela dit, depuis le 25 juillet, le comportement du président de la République n'inspire pas confiance quant au maintien garanties démocratiques ».
Interpellé sur les messages que Carthage doit faire passer à la communauté internationale, Ahmed Ounaies a soutenu que le président de la République devrait être réceptif aux signaux envoyés par les puissances étrangères et répondre aux revendications intérieures en garantissant la stabilité et en nommant dans les plus brefs délais un chef de gouvernement.