La réunion du Conseil de la Choura d'Ennahdha est houleuse d'après les échos qui parviennent à Business News. Les réactions contradictoires des membres du parti en témoignent. Reportée le week-end, la réunion s'est finalement tenue mercredi 4 août 2021 pour examiner la situation du parti après les décisions du président de la République gelant le parlement et limogeant le chef du gouvernement. Mohamed Sami Triki a affirmé que Rached Ghannouchi, a déclaré vouloir que les « mesures » du président de la République du 25 juillet soient considérées comme « une opportunité de réforme ». On remarquera le changement de la terminologie, le terme coup d'Etat est remplacé par mesures. Dans la soirée, c'est la page officielle d'Ennahdha qui diffuse cette déclaration avec photo du cheikh souriant, ajoutant que cette étape devrait faire partie du processus de transition démocratique. Dix minutes plus tard la publication est retirée. Tout de suite après, le gendre de Ghannouchi, Rafik Abdessalem assure que la déclaration rapportée par Triki est totalement fausse. « Tout le monde est d'accord pour dire que ce qui s'est passé le 25 juillet n'est autre qu'un coup d'Etat », a-t-il soutenu. Dans de brefs statuts sur Facebook, les députés Samir Dilou et Yamina Zoghlami ont affiché leur opposition au déroulé de la réunion. « Etat de déni », écrit Dilou en paraphrasant en partie l'un des slogans des fans du Président ; « Déception. », annotera Zoghlami. Khalil Baraoumi, tout récemment démissionnaire du bureau exécutif d'Ennahdha, affiche, lui aussi sa déception. « J'espérais qu'Ennahdha transforme cette crise en opportunité de réforme interne… mais malheureusement ce n'est pas le cas ».