Un site d'information algérien « L'avant-Garde » a affirmé dans son édition électronique du dimanche que « Slimane Bouhafs – placé depuis 2018 sous la protection du Haut-Commissariat des Nations Unis pour les réfugiés (HCR) à Tunis – a été kidnappé le 25 août depuis son domicile à Tunis par la police tunisienne puis rapatrié en Algérie où il a été placé en garde à vue samedi dernier ». Selon le même journal, M. Bouhafs a été livré aux autorités algériennes dans le cadre d'un accord d'échange en vertu duquel l'Algérie livre Nabil Karoui aux autorités tunisiennes.
Des associations et organisations tunisiennes ont rappelé, dans un communiqué publié ce lundi 30 août 2021, que le Haut-Commissariat aux Réfugiés a accordé à Slimane Bouhafs le statut de réfugié en septembre 2020. La protection internationale dont bénéficie M. Bouhafs impose aux autorités tunisiennes signataires de la Convention de Genève de 1951, de son Protocole de 1967 et de la Convention de 1984 contre la torture de ne pas l'extrader.
Il est à noter que selon l'article 26 de la constitution tunisienne « Le droit d'asile politique est garanti conformément aux dispositions de la loi ; il est interdit d'extrader les personnes qui bénéficient de l'asile politique ».
Les signataires ont exprimé leur indignation devant « le dangereux précédent créé par l'Etat tunisien de remise d'un réfugié bénéficiant d'une protection internationale aux autorités de son pays, qui le poursuit sur le fond de ses positions politiques » et exigent des éclaircissements à l'opinion publique concernant ce sujet
Ils appellent l'Etat tunisien à « respecter ses engagements internationaux dans cette circonstance délicate et à assurer la protection des droits humains et des droits des réfugiés », ajoutant que « les relations amicales avec des pays voisins et amis ne doivent pas avoir d'effet sur le respect des obligations internationales qui protègent les réfugiés et les demandeurs d'asile ».
Parmi les signataires on trouve la Ligue tunisienne de défense des droits de l'homme, le Forum tunisien des droits économiques et sociaux, le Syndicat National des Journalistes Tunisiens, l'Association Tunisienne de Défense des Libertés Individuelles, l'Association Tunisienne des Femmes Démocrates, la Coalition tunisienne pour l'abolition de la peine de mort et l'Organisation tunisienne contre la torture.