Les acteurs de la scène politique et publique, ont réagi ce mercredi 22 septembre 2021, aux nouvelles mesures exceptionnelles, sitôt annoncées, sitôt publiées, par le président de la République Kaïs Saïed. Le secrétaire général d'Attayar, Ghazi Chaouachi estime qu'il faut aujourd'hui lutter contre le renversement de la constitution. Le président du bloc parlementaire de Qalb Tounes, Oussama Khelifi, a qualifié les décrets de Kaïs Saïed de constitution « sur mesure » et de « contrebande », taillée pour consacrer une dictature. Il a aussi appelé à la lutte contre le coup d'Etat.
Ali Laârayedh, dirigeant d'Ennahdha, a parlé d'un renversement de la constitution qui fait perdre à Saïed sa légitimité et qui appelle à lutter contre lui. Il a évoqué un coup d'Etat opéré par Saïed dans le but de s'accaparer les trois pouvoirs.
L'ancien ministre de la Santé, Abdellatif Mekki, a estimé que les mesures annoncées aujourd'hui par le président ne font que confirmer que le 25-juillet n'est pas venu parer à un danger imminent ou répondre à des urgences économiques mais que Kaïs Saïed a eu pour seul objectif de changer le système politique et de s'accaparer tous les pouvoirs. « Il devient clair que son seul et unique but est de changer le système et comme il compte le faire, il ne peut qu'aller du mauvais au pire ! » a-t-il précisé dans une déclaration accordée à Al Jazeera.
Le chef de l'Etat a annoncé aujourd'hui les mesures suivantes :
- Continuer à suspendre le Parlement ainsi que tous les avantages et primes accordés à ses membres et continuer à lever l'immunité parlementaire sur les députés ; - Mesures exceptionnelles liées au pouvoir législatif ; - Mesures exceptionnelles liées au pourvoir exécutif ; - Continuer à travailler avec le préambule de la constitution et ses deux chapitres premiers ainsi qu'avec tous les articles qui ne contredisent pas les mesures exceptionnelles, suspendre l'instance provisoire chargée du contrôle de la constitutionnalité des projets de loi; - Le président de la République se charge d'apporter les projets d'amendement des articles liés aux réformes politiques, épaulé par une commission qui sera nommée par ordre présidentiel.