Le Parquet près le Tribunal de première instance de Tunis a ordonné, samedi 25 septembre 2021, l'ouverture d'une enquête après un autodafé de la Constitution de 2014 à l'avenue Habib Bourguiba lors d'une manifestation pro-Kaïs Saïed. Pour exprimer leur soutien aux décisions du chef de l'Etat – certains des manifestants rassemblés devant le Théâtre municipal à l'avenue Habib Bourguiba – ont mis le feu à une copie de la Constitution de 2014 portant ainsi atteinte à l'un des symboles de l'Etat. Réagissant à cet acte de colère de manifestants qui associent la Constitution au mouvement islamiste, le politicien Mohamed Hamdi a estimé que faire chuter la Constitution signifiait aussi la chute de la légitimité du président de la République. L'ancien président du Syndicat des journalistes tunisiens, Néji Bghouri, a, lui, qualifié cet acte de "répugnant" et "barbare" faisant le lien entre cet incident et celui du remplacement du drapeau tunisien par celui des salafistes en 2012 à la Faculté de la Manouba. Mercredi, le président de la République a, rappelons-le, décrété un ensemble de nouvelles mesures incluant : - La suspension de tous les avantages et primes accordés aux parlementaires - La suspension des articles de la Constitution contraires aux mesures exceptionnelles, sauf le préambule et les deux chapitres premiers, - La suspension de l'Instance provisoire chargée du contrôle de la constitutionnalité des projets de loi, - L'amendement des articles liés aux réformes politiques en collaboration avec une commission qui sera nommée par décret présidentiel.