La commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants américaine entend tenir une audition qui sera consacrée à l'examen de la situation en Tunisie, le jeudi 14 octobre 2021. Il s'agit d'une première depuis l'annonce, par le président de la République, Kaïs Saïed, des mesures exceptionnelles et du gel du Parlement, le 25 juillet dernier. L'audience a été organisée sous la pression des démocrates, dirigés par le sénateur Chris Murphy, qui s'est récemment rendu en Tunisie et a rencontré le président, a affirmé une source bien informée dans une déclaration accordée à Business News.
Les sénateurs américains démocrates Chris Murphy et Jon Ossoff, avaient effectué une visite en Tunisie les 4 et 5 septembre accompagnés d'une délégation du congress. Les membres de la délégation ont rencontré le président Kais Saied et affirmé que les Etats-Unis continueraient à soutenir une démocratie tunisienne qui répond aux besoins du peuple tunisien et protège les libertés et les droits de l'homme. Les sénateurs ont toutefois appelé à un retour aux voies démocratiques et à mettre fin rapidement aux mesures exceptionnelles. Chris Murphy a toutefois souligné, dans une chronique publiée sur dans « The ctmirror », le 27 septembre, que les mesures annoncées le 22 septembre par le président de la République Kaïs Saïed « contredisent ses engagements envers le peuple tunisien à protéger et à soutenir ses droits démocratiques, et ne sont pas le moyen de résoudre les problèmes très réels auxquels la Tunisie est confrontée ».
Chris Murphy a rappelé, qu'à leur entretien qui s'est déroulé début septembre, Kaïs Saïed lui a affirmé que son intention n'était pas de renverser le gouvernement démocratique et que son plan était de nommer un nouveau chef du gouvernement et d'entamer le processus de modification de la constitution pour mettre en place un système plus efficace et une structure gouvernementale plus réactive. « Il n'a fourni aucun calendrier ni aucun détail important, et cette semaine, le président Saïed a fait le contraire de ce qu'il avait promis à notre délégation en déclarant son intention de gouverner par décret et de suspendre certains textes de la constitution. Nous devons continuer à soutenir le peuple tunisien, mais jusqu'à ce que la démocratie soit rétablie, nous devons reconsidérer notre programme d'assistance sécuritaire à la Tunisie » a-t-il conclu.