Le président de la République, Kaïs Saïed, s'est entretenu, le 15 octobre 2021, par téléphone avec le vice-président de la Commission européenne et Haut représentant de l'Union Européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell. D'après un communiqué publié le jour de l'entretien téléphonique par la présidence de la République, Kaïs Saïed a expliqué à Josep Borrell les raisons derrière l'annonce des mesures exceptionnelles en Tunisie. Le président de la République a, aussi, affirmé que certains Tunisiens induisent l'opinion internationale en erreur au sujet des atteintes aux droits et libertés. « Le chapitre consacré aux libertés n'a pas été suspendu. Il y a eu suspension de l'activité de l'assemblée législative en raison de sa transformation en arène de bataille où du sang a été versé », lit-on dans la même source. « Le président de la République a, également, rappelé la situation de blocage au sein de l'Assemblée des Représentants du Peuple et autres institutions, ainsi que la propagation de la corruption et des manifestations spontanées de jeunes appelant principalement à la dissolution du parlement », continue le communiqué. La publication de la présidence de la République a révélé que le président avait affirmé à Josep Borrell que les manifestants étaient rémunérés par ses opposants. « Nous avons traité la chose avec souplesse et nous avons levé les assignations à résidence », poursuit le communiqué.
De son côté, le Haut Représentant de l'Union Européenne a promis qu'il transmettra ses informations lors de la prochaine réunion des ministres des Affaires étrangères des pays membres de l'union. Par la suite, un communiqué a été publié par l'Union Européenne. Tel que pour l'entretien avec Merkel ou Macron, nous avons constaté une divergence dans les versions. Au cours de cet entretien téléphonique, « le haut représentant a souligné l'importance de l'établissement d'un calendrier bien défini pour le retour à un ordre constitutionnel en Tunisie basé sur la séparation des pouvoirs, le respect de l'état de droit et de la démocratie parlementaire, la sauvegarde des libertés fondamentales », lit-on dans le communiqué de l'Union Européenne. Ceci peut être accompli à travers un dialogue transparent, inclusif et tenant compte des volontés et des aspirations du peuple tunisien. Le communiqué a affirmé que le président de la République a exprimé sa volonté de s'engager dans un dialogue national et de réduire le plus possible la durée de cette période de mesures exceptionnelles. Josep Borrell a expliqué à Kaïs Saïed que l'Union européenne déterminera comment au mieux accompagner la Tunisie en se basant sur les prochaines mesures que le pays annoncera.
Pour rappel, le parlement européen consacrera la plénière du 19 octobre à la situation en Tunisie, suite à une demande du Haut Représentatn de l'Union Européenne, Josep Borrell.