Le juge Moncef Kechaou, premier président de la Cour de cassation, a prêté aujourd'hui, lundi 1er novembre 2021, serment devant le président de la République, Kaïs Saïed, suite à sa nomination en tant que membre du Conseil supérieur de la magistrature. Le chef de l'Etat Kaïs Saïed a déclaré, à l'adresse de Moncef Kechaou, lors de la prestation de serment : "J'espère que la justice se rétablira. Il n'y a pas d'Etat de droit sans justice indépendante et impartiale et ce que ce soit pour le conseil supérieur de la magistrature ou de l'ensemble des tribunaux. Je vous souhaite du succès et je souhaite, surtout, que les décisions qui seront prises seront contraires à celles déjà prises par le passé à cause de l'influence politique sur certains tribunaux, et pas uniquement la cour de cassation". La nomination du magistrat Moncef Kchaou en tant que premier président de la Cour de cassation est parue, le 26 octobre 2021, dans le Journal officiel. Le Conseil de l'ordre judiciaire avait annoncé depuis le 8 septembre, avoir choisi Moncef Kchaou en tant candidat au poste de premier président de la Cour de cassation en remplacement à Taïed Rached. Moncef Kchaou a, entre autres, été premier président de la Cour d'appel de Médenine, président du Tribunal de première instance de Sfax et conseiller à la Cour de cassation. Ainsi, Moncef Kchaou a succédé au magistrat Taïeb Rached, suspendu le 20 août 2021 sur décision du Conseil de l'ordre judiciaire en attendant d'examiner son affaire. Le dossier de Taïeb Rached a été déféré devant le ministère public pour prendre les procédures adéquates à son encontre conformément aux dispositions de l'article 63, paragraphe 2 de loi du Conseil supérieur de la Magistrature. En novembre 2020, le Conseil de l'ordre judiciaire a ordonné la levée de l'immunité du premier président de la Cour de cassation à la demande du Parquet près le Tribunal de première instance de Tunis, chargé d'enquêter sur les données fuitées au sujet de l'assassinat de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, de corruption et terrorisme. Taïeb Rached avait été accusé de corruption financière et de possession de biens non déclarés par son confrère Béchir Akremi, alors, accusé d'avoir dissimulé des preuves importantes dans les dossiers de l'assassinat de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi.