Le juge d'instruction chargé du dossier de l'ancien président de la République Moncef Marzouki a délivré, ce mercredi 4 novembre 2021, un mandat d'amener international à son encontre, indique le service de communication du Tribunal de première instance de Tunis, cité par la Tap. Un groupe d'avocats avait déposé, le 14 octobre 2021, une plainte judiciaire contre Moncef Marzouki, l'accusant d'atteinte à la sûreté extérieure de l'Etat.
Les avocats avaient rebondi sur une interview de Moncef Marzouki accordée à France 24 et dans laquelle il avoue, tout en soulignant sa fierté, avoir œuvré au report du Sommet de la Francophonie qui devait avoir lieu en novembre à Djerba.
A la même date, le président de la République, Kaïs Saïed, a annoncé sa décision de retirer le passeport diplomatique de toute personnalité qui a sollicité une intervention étrangère dans les affaires internes du pays. Sans le nommer, le chef de l'Etat visait l'ancien président, Moncef Marzouki.
Kaïs Saïed s'est aussi adressé à la ministre de la Justice pour lui intimer d'ouvrir une enquête judiciaire à propos de ces agissements, les qualifiant d'atteinte à la sûreté nationale. Il a ainsi qualifié les personnes qui sollicitent l'intervention de parties étrangères de traîtres à la nation.
Leila Jaffel a alors mis en application les dispositions de l'article 23 du Code des Procédures pénales. Elle a donné ses instructions au procureur général près de la Cour d'appel de Tunis pour poursuivre en justice Moncef Marzouki. Le procureur général a confié l'affaire au procureur de la République qui, lui, a ordonné l'ouverture d'une information judiciaire.
Ce n'est pas la seule plainte qui a été déposée contre l'ancien président tunisien. Il y en a au moins une autre déposée contre lui au tribunal de l'Ariana dans laquelle il est accusé de diffamation et d'injures, sur les réseaux sociaux et sur l'antenne d'Al Jazeera, vidéos et captures de preuves à l'appui.