D'après un communiqué du ministère marocain des Affaires étrangères datant du 28 novembre 2021, les autorités libyennes ont décidé de soutenir la candidature du Royaume du Maroc pour siéger au Conseil de paix et de sécurité de l'Union Africaine. Dans un entretien avec le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, son homologue libyenne, Najla Elmangoush, a précisé que son pays renoncera à sa candidature en faveur du Royaume du Maroc. Elle a indiqué que cette décision sera formellement communiquée à la Commission de l'Union Africaine, selon la même source.
L'annonce a eu lieu, à peine quelques jours après l'annonce du président de la République, Kaïs Saïed au sujet de la candidature de la Tunisie au même conseil. Il avait révélé la chose le 23 novembre 2021, à l'occasion de la 21ème session du Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du marché commun de l'Afrique orientale et australe (COMESA). Nos voisins Libyens ont donc décidé de soutenir non-pas la Tunisie mais le Maroc. Un sacré coup pour la diplomatie tunisienne qui peine à trouver ses repères depuis un certain temps.
Les citoyens et médias marocains avaient exprimé leur colère envers la Tunisie suite à son abstention lors du vote de prolongement du mandat de la mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental le 29 octobre 2021. Lors du vote, les deux pays qui s'étaient abstenus sont la Tunisie et la Russie. D'un autre côté, les Algériens ont considéré que cette position n'était pas assez ferme ou satisfaisante.
La diplomatie tunisienne avait déjà essuyé plusieurs critiques lors de sa prise de position au sujet du grand barrage de la Renaissance. Dans un communiqué du 15 septembre 2021, l'Ethiopie avait qualifié l'attitude de la Tunisie, qui présidait le Conseil de Sécurité de l'ONU, de "faux pas historique". Une déclaration réfutant tout soutien éthiopien possible à la Tunisie au sujet de sa candidature au Conseil de paix et de sécurité.
Pour rappel, ce conseil se compose de cinq membres élus pour un mandat de trois ans et de dix autres membres élus pour un mandat de deux ans. La composition du conseil est basée sur le principe de représentation régionale. Les régions de l'Afrique centrale, l'Afrique de l'est et l'Afrique australe bénéficient de trois sièges chacune. Deux sièges sont octroyés aux pays de l'Afrique du nord. L'Afrique de l'ouest, quant à elle, est représentée par quatre sièges. Le soutien libyen à la candidature marocaine porte préjudice à celle de la Tunisie, certes, mais n'anéantit pas toutes ses chances.