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Kaïs Saïed et Noureddine Taboubi rattrapés par la réalité socioéconomique du pays
Publié dans Business News le 02 - 12 - 2021

C'est une curieuse et néanmoins heureuse coïncidence que, coup sur coup, le président de la république Kaïs Saïed se défait de son populisme en signifiant l'arrêt de mort de la loi sur le recrutement des chômeurs de longue durée dans le secteur et le secrétaire général de l'UGTT, Noureddine Taboubi, consent enfin à mettre fin à la « ligne rouge » concernant les entreprises publiques. Chacun a fait un pas vers le bon sens et le pragmatisme. Aussi petit qu'il soit, c'est un progrès. Enfin, on prend conscience d'un côté comme de l'autre que la réalité socioéconomique du pays ne peut plus tolérer ni fuite en avant, ni immobilisme.

Certes, on peut toujours reprocher au chef de l'Etat d'avoir promulgué cette loi. Mais avait-il d'autres alternatives ? Une demande de relecture du texte par le parlement risquait fort, dans le contexte politique de l'époque, de le mettre en minorité, l'amenant de la sorte – compte tenu du parallélisme des formes par rapport au vote de confiance au gouvernement - à démissionner de sa fonction.

En tout cas, voilà bien une douloureuse épine enlevée du pied du gouvernement qui peine déjà à mobiliser les ressources nécessaires pour boucler ses projets de loi de finances et de budget pour l'exercice 2022. Une autre mérite aussi d'être retirée dans la foulée. Il s'agit de l'abrogation pure et simple de la loi sur la relance économique du gouvernement Mechichi. Une loi qui, selon Fayçal Derbal, député et rapporteur du projet au sein de la commission des Finances de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), risque fort de réinscrire la Tunisie dans la liste noire du GAFI visant les pays non coopératifs en matière de blanchiment d'argent et de financement du terrorisme et dans la liste noire de l'Union européenne (UE) concernant les paradis fiscaux. Fayçal Derbal a d'ailleurs voté contre ce projet de loi lors de son adoption en séance plénière à l'ARP. Un autre pas supplémentaire pourrait encore être accompli par le chef de l'Etat et son gouvernement. Il s'agit du report de l'accord conclu entre le gouvernement Mechichi et l'UGTT concernant la régularisation de la situation des travailleurs de chantiers. Une mesure qui représente plus de 500 MD de dépenses annuelles supplémentaires sur le budget de l'Etat. Est-ce que l'UGTT serait disposé à accepter un moratoire concernant cet accord ?

En attendant, il convient de saluer l'évolution de la position de la centrale syndicale s'agissant des entreprises publiques. L'UGTT a fait un pas significatif en prenant l'initiative de procéder à l'inventaire de la situation de certaines entreprises pour dégager des formules de restructuration, au cas par cas. Pour ce faire, l'organisation des salariés n'a pas fait le choix le plus simple en inaugurant ce cycle d'examen par la Siphat (Société des industries pharmaceutiques de Tunisie). En effet, cette société, évoluant pourtant dans un secteur très porteur connait de très graves difficultés financières, à l'inverse de ses concurrentes que sont par exemple Les laboratoires Adwya ou encore la société Unimed.
La société, cotée en bourse et détenue à hauteur de près de 70% par la Pharmacie centrale de Tunisie (PCT), vient tout récemment de publier ses états financiers de…2019 sous le regard visiblement bienveillant du Conseil du marché financier (CMF). Pour cette seule année, l'entreprise affiche un résulta net négatif de plus de 14,5 MD alors que ses concurrentes Adwya et Unimed affichent dans le même temps des bénéfices respectifs pour la même année de 1,5 MD et 17,7 MD. Le cumul des pertes de Siphat dépasse les 50 MD. Elle a englouti 2 fois et demi son capital. Sa dette de court terme est de 34 MD en 2019 contre des actifs courants de seulement 17 MD environ. Bref, la situation est telle que les commissaires aux comptes de la société ont refusé d'approuver les comptes de la société, ce qui peut présager du pire. Le pire est d'ailleurs spécifié à la fin du rapport du commissaire aux comptes. « Au cours des quatre mois suivant l'approbation des comptes par l'assemblée générale ordinaire réunie le 04 octobre 2019, il n'a pas été tenu d'assemblée générale extraordinaire statuant sur la continuité d'exploitation de la société, et ce, en contradiction avec les dispositions de l'article 388 du Code des Sociétés Commerciales. Aux termes du même article, si une assemblée générale extraordinaire ne s'est pas réunie dans le délai précité, toute personne intéressée peut demander la dissolution de la société. ». Autrement dit, si, d'ici début février 2022, une solution n'est pas envisagé pour sauver la société n'importe quel détenteur d'action de Siphat peut demander la dissolution pure et simple de l'entreprise.
Est-ce la raison pour laquelle l'UGTT a fait le choix de cette société ? Peut être. En tout cas, cela n'enlève rien à l'opportunité de la démarche. Quant à ses résultats, ils auront forcément un impact non négligeable sur tout ce qui sera entrepris concernant les autres entreprises nationales.

Au-delà de ces deux cas de figure, il faut espérer que Kaïs Saied et Noureddine Taboubi mettent fin à leur aveuglement et entêtement. Ce sera déjà cela de gagner. Reste un acteur qui gagnerait à reprendre sa place dans le débat socioéconomique dans la mesure où il l'a carrément déserté depuis l'apparition de la pandémie du Covid-19, mis à part son incroyable soutien à la funeste loi de relance du gouvernement Mechichi. Il s'agit du président de l'UTICA, l'organisation patronale historique.
Un constat qui nous amène à poser la question : Mais où est passée l'UTICA ? Nous y reviendrons.


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