L'acteur et ancien conseiller à la culture, Atef Ben Hassine, a annoncé qu'il se produirait bientôt sur scène. Il a indiqué qu'il préparait une pièce de théâtre intitulée Le dictateur, laquelle, selon lui, reviendrait sur les événements de la dernière décennie. « Une pièce de théâtre politique satirique. Elle raconte les événements douloureux et poignants qu'a vécus la Tunisie durant la décennie noire… Une comédie dont le héros est un clown en guerre contre le système… Persécuté sous le règne des islamistes… Il porte plainte contre ceux qu'il a lui-même élus… Notre clown plonge dans les profondeurs des événements post-25 juillet », a-t-il écrit sur son profil Facebook.
Cette annonce n'est pas passée inaperçue. Plusieurs internautes s'en sont emparés pour en faire une source de railleries et de critiques. « L'acteur Atef Ben Hassine a déclaré qu'il pleurait en écoutant Kaïs Saïed et a créé une pièce de théâtre baptisée Le dictateur… Il a expliqué qu'elle évoquait la décennie noire et a oublié qu'il était, à cette époque, conseiller auprès de la ministre de la Culture, Latifa Lakhdher », a écrit Chokri Ouakel.
La même idée a été relevée par le compte satirique "Imed Trabelsi" qui a estimé qu'Atef Ben Hassine avait dissimulé ce fait, et qu'il n'était pas légitime pour lui de jouer à la victime ou d'affirmer avoir subi des atteintes durant la période post-25 juillet. Selon lui, il s'agit de l'exemple type des artistes et personnalités médiatiques tentant de se réinventer une image après le 25 juillet 2021. « Une fonction officielle durant la décennie des Frères musulmans = pas d'atteintes ou quoi que ce soit de la sorte… Aujourd'hui, il cherche à exploiter des slogans », a-t-il ajouté.
Quant à Mootaz Ghothbani, il a, sur un ton ironique, estimé que ce type de nouvelles avait malgré tout un bon côté. Selon lui, le jour du Jugement dernier, cela pourrait être pris en compte comme circonstance atténuante.
Le magistrat Afif Jaidi a pour sa part lié cette situation à la banalisation de l'usage du terme artiste. Selon lui, ce qualificatif devrait être réservé à ceux qui le méritent, et non à des « clowns » ou à des « bouffons ». Il a estimé que ce genre de spectacle ne devrait pas être programmé dans les festivals.
Mayssa Hammami, de son côté, a préféré adopter un ton plus satirique en affirmant que personne ne devrait assister à cette pièce de théâtre. « Le quatrième art dont nous prions Dieu de nous priver », a-t-elle écrit.
Pour ce qui est de Hamada Ezarwi, il a considéré qu'Atef Ben Hassine était un artiste « à la botte du système ». Il a évoqué cette pièce de théâtre ainsi que la programmation de certains artistes soutenant le pouvoir en place dans le cadre du Festival international de Carthage. « L'art de la cour… Le palais de Carthage a ouvert le recrutement des artistes de la cour… Allez-y, faites la queue et chantez : "Vive la révolution" », a-t-il écrit.