Le député Noureddine Bhiri a été arrêté ce matin vendredi 31 décembre 2021 par des agents de police en tenue civile. Il aurait été violenté et le téléphone portable de son épouse, Saïda Akremi, aurait été saisi, d'après des dirigeants d'Ennahdha. En supposant que ce soit une arrestation policière réelle et non un kidnapping comme le répètent depuis ce matin les dirigeants islamistes, il y a lieu de s'interroger sur la légalité de cet acte.
Outre sa qualité de député, Noureddine Bhiri est également avocat protégé par le décret-loi 79 portant sur la profession d'avocat. D'après l'article 46 de ce décret-loi, « Dans le cas de poursuites pénales contre un avocat, le président de la section régionale compétente doit en être avisé immédiatement. L'avocat est déféré obligatoirement par le Procureur général devant le juge d'instruction qui doit procéder à son interrogatoire en présence du président de la section régionale compétente ou de celui qu'il aura mandaté. Il ne peut être procédé à la perquisition d'un cabinet d'avocat qu'en cas de flagrant délit et après en avoir informé le président de la section régionale compétent. »
Cette affaire de l'arrestation de Noureddine Bhiri va, sans aucun doute, faire couler beaucoup d'encre et occuper toute la scène médiatico-politique durant ce week-end du nouvel an. Aux oubliettes les polémiques autour de la Loi de finances, le projet que le gouvernement s'apprête à présenter au FMI, la charge violente du président de la République contre le CSM ou encore le procès de l'islamiste radical Seïf Eddine Makhlouf.