Le membre du bureau exécutif du mouvement Ennahdha, Abdelfatah Taghouti, a affirmé que personne n'avait connaissance du lieu de détention du député Noureddine Bhiri. Ce dernier avait été interpellé par les forces de la police dans la matinée du 31 décembre 2021. Dans une conférence de presse tenue à la même date, il a considéré que cet événement s'inscrivait dans le cadre d'une tentative du pouvoir en place afin d'opprimer les opposants politiques. « Nous avions mis en garde contre les atteintes aux libertés et à la démocratie ! Le pouvoir en place essaie de faire diversion par rapport à ses échecs en matière de développement et d'employabilité et suite à la promulgation de la Loi de finances de l'année 2022 », a-t-il assuré. La députée et cheffe du bureau juridique du mouvement Ennahdha, Zeineb Brahmi, a considéré que Noureddine Bhiri était la cible d'une tentative d'assassinat. « Il a été agressé au niveau de la tête, des côtes et du thorax ! Tout le monde sait qu'il s'agit d'agression pouvant provoquer la mort ! Saïda Akremi a, également, subi une agression pouvant provoquer la mort ! Nous pouvons considérer que la personne, le groupe d'individus ou la partie derrière cet acte cherchaient à assassiner Noureddine Bhiri et sa conjointe », a-t-elle conclu. Zeineb Brahmi a affirmé que la justice tunisienne n'a pas connaissance du lieu de détention de Noureddine Bhiri. Elle a assuré qu'aucun mandat n'avait été émis contre le député. « Nous avons contacté le procureur de la République, la chargée de la gestion du ministère de la Justice et le procureur général ! Tous ont affirmé ne pas avoir connaissance de la chose ! Il s'agit donc d'un acte illégal ! La justice militaire a, aussi, précisé ne pas avoir connaissance d'une affaire concernant Noureddine Bhiri ! Nous pouvons affirmer qu'il s'agissait d'un enlèvement », a-t-elle ajouté. La députée a précisé que le mouvement Ennahdha a porté plainte contre toute personne impliquée dans ce crime. Elle a appelé les kidnappeurs à libérer de Noureddine Bhiri. De son côté, le député, Mohamed Goumani, a appelé le président de la République, Kaïs Saïed, en tant que personne détenant tous les pouvoirs, à présenter des explications relatives à l'enlèvement de Noureddine Bhiri. « Ce crime nous rappelle les pratiques novombristes et dictatoriales. Soit il a été illégalement arrêté par les autorités officielles qui doivent le libérer, soit il a été kidnappé et elles doivent découvrir les auteurs de ce crime ! Nous dénonçons ce crime et nous considérons qu'il s'agissait d'une tentative d'intimidation des opposants au coup d'Etat et des participants aux festivités tenues par le mouvement Ennahdha à l'occasion de la célébration de la Révolution du 14-Janvier 2021 », a-t-il déclaré. Mohamed Goumani a considéré que cette manœuvre visait à détourner l'attention des Tunisiens de la situation économique et sociale. « Kaïs Saïed essaie depuis le 25 juillet 2021 d'appliquer son agenda personnel ! Il exploite l'article 80 de la Constitution afin de servir ses propres intérêts ! Le président de la République est le premier responsable ! Il a prononcé des discours d'incitation à l'encontre de Noureddine Bhiri ! Taoufik Charfeddine est aussi responsable de ce crime ! », s'est-il exclamé. Enfin, Mohamed Goumani a affirmé que le coup d'Etat ne visait pas Ennahdha, mais la Constitution, la démocratie et les Tunisiens. « Nous allons nous opposer à toute transgression de la loi par les sit-in et les manifestations ! Nous ne sommes pas contre l'application de la loi, mais contre tout dépassement ! », a-t-il dit.