Lors du conseil des ministres tenu jeudi 6 janvier 2022, le chef de l'Etat, Kaïs Saïed a encore une fois épinglé ses opposants, essentiellement les islamistes, rappelant que les mesures exceptionnelles sont toujours en vigueur et que les autorités travaillent en silence. Une fois n'est pas coutume, Kaïs Saïed a fustigé les agissements de certaines parties, qui œuvrent depuis l'étranger ou en Tunisie, assurant que ce n'est pas acceptable, parce que hors-la-loi. « Nous n'avons demandé à personne d'être dans notre camp ou d'adopter nos idées. Nous n'obligeons personne. Mais ils se doivent de respecter la loi. Aucune personne ou organisation ne doit se penser au-dessus des lois et de la constitution. Je ne veux nommer personne ou aborder des questions privées », a-t-il précisé.
Commentant l'affaire Noureddine Bhiri en grève de la faim sauvage, le Président s'est exprimé en ces termes : « Je ne veux pas évoquer l'argent qu'ils ont amassé et qui se compte en milliards et après cela ils surjouent la piété et font le jeûne alors qu'on n'est même pas au mois de Ramadan. Celui qui entame une grève de la faim est libre. Tout de même nous lui avons garanti les soins nécessaires pour qu'il ne se mette pas en danger. A ceux qui ont oublié. Celui qui a entamé une grève de la faim aujourd'hui, avait bénéficié d'un non-lieu en 1987 et avait signé le Pacte national en 1988. Cette personne n'a absolument pas été poursuivie depuis. Je ne veux pas évoquer les magouilles ou l'argent amassé par son entourage et qui veulent en faire aujourd'hui une victime. S'il a choisi de se présenter comme victime, il est libre ! S'il accepte de manger et de boire, il est libre ! Nous avons mis à sa disposition des équipes médicales et en plus, nous avons permis à sa famille de le visiter ». Le président de la République a indiqué que Bhiri a eu la possibilité de choisir entre deux établissements hospitaliers, insinuant que ce traitement de faveur ne fait tout de même pas de lui une meilleure une personne que d'autres ayant entamé des grèves de la faim sauvages. Kais Saïed a évoqué la grève effectuée par des prévenus alors que le vice-président d'Ennahdha était ministre de la Justice, rappelant que certains en sont morts… « Que tout le monde le sache, l'Etat des juges n'existe pas. Ce sont les juges de l'Etat. Ce que j'entends, ce que je lis, ce que je méprise (!) est que des juges parlent de coup d'Etat », a asséné le Président. Enervé et visiblement en colère contre certains juges, Saïed estime que ces histoires ne les regardent absolument pas. « Le devoir de réserve et d'impartialité exigent d'eux de se taire et d'appliquer la loi en tout intégrité ». Et de renchérir : « Personne ne peut dire, je n'applique pas la loi ou c'est moi qui en ai à l'origine. Il y a un seul législateur et non pas des milliers ». Il a ainsi annoncé que le décret concernant la justice et celui relatif à la réconciliation pénale seront examinés dans la semaine.
D'autre part, Kais Saïed a encore une fois affirmé que tous ceux qui ont commis des crimes envers les Tunisiens doivent payer, dans les secteurs de l'environnement, de l'éducation, de la santé, etc. « Ils essayent de faire imploser l'Etat et se prennent pour l'Etat, sauf que nous avons des institutions et des lois ». Revenant sur la convocation de plusieurs candidats pour des délits électoraux, Kaïs Saïed a rappelé qu'il a évoqué à plusieurs reprises des sommes d'argents qui circulent, notamment en devise. En réponse aux informations le disant aussi concerné par des infractions, il souligne : « Que tout le monde sache que la seule somme est de 50 dinars, en plus des cafés… J'ai même refusé le financement public ! J'ai dit à l'Isie, censée être indépendante et non un outil au bénéfice de certaines personnes, que les pages, que je n'utilise pas d'ailleurs, ne m'engagent en rien et je ne connais pas les gens qui les administrent. Et pourtant, des communiqués sont publiés, des commentaires et des médisances sont proférées pour m'accuser ! Il n'y a aucun financement en dehors des 50dt ». Le Président s'est tourné vers le ministre des Affaires sociales pour le prendre à témoin, puisqu'il a participé à sa campagne : « A Siliana, nous avons à peine 37 dinars. Le minimum des dépenses était 200 millimes et le maximum huit dinars. Le total était 37 dinars. Celui qui s'est chargé de la campagne ne trouvait pas quoi déclarer comme argent, alors il écrivait le numéro 17 (celui accordé à Saied dans le bulletin de vote) ».