Le député et dirigeant nahdhaoui, Samir Dilou, a accusé, mardi 18 janvier 2022, la ministre de la Justice, Leila Jaffel, d'ingérence dans l'affaire de l'ancien ministre de la Justice, Noureddine Bhiri, assigné à résidence depuis le 31 décembre 2021 pour suspicions d'implication dans un dossier à caractère terroriste en lien avec l'octroi illégal de passeports et certificats de nationalité. Lors d'un point de presse du Comité de défense de Noureddine Bhiri, Samir Dilou a signalé que la ministre de la Justice avait insisté sur la convocation de l'ancien ministre de la Justice dans le cadre des investigations sur ladite affaire, mais face au refus du juge en charge du dossier, le ministre de l'Intérieur a pris les devants en décidant de placer le dirigeant nahdhaoui en résidence surveillée.
Samir Dilou a précisé que le juge en charge de l'affaire avait refusé de convoquer Noureddine Bhiri même en tant que témoin, rejetant ainsi les sollicitations de Leila Jaffel qui aurait, selon M. Dilou, exigé une citation à comparaître à l'adresse de Noureddine Bhiri en dépit de l'absence d'éléments de preuves à son encontre. « Si la ministre de la Justice dispose d'éléments en dehors de ce qui se dit sur Facebook, qu'elle nous les communique », a déclaré Samir Dilou avant d'ajouter : « Il nous est à présent évident que Noureddine Bhiri a été kidnappé jusqu'à à ce qu'on arrive à réunir des éléments l'accablants ».
Noureddine Bhiri a été assigné à résidence sur ordre du ministre de l'Intérieur, Taoufik Charfeddine, confomément aux dispositions du décret n° 78-50 du 26 janvier 1978, réglementant l'état d'urgence et qui stipule dans son article 5 : « Le Ministre de l'intérieur peut prononcer l'assignation à résidence dans une circonscription territoriale ou une localité déterminée, de toute personne, résidant dans une des zones prévues à l'article 2 dont l'activité s'avère dangereuse pour la sécurité et l'ordre publics desdites zones ».