Le Parti des travailleurs a publié, dans la soirée de jeudi 27 janvier 2022, un communiqué exprimant son rejet total de tout grenouillage visant la constitution de 2014 qui vient de fêter son 8e anniversaire. Rappelant que cette constitution a été suspendue, en majorité, par le président de la République Kaïs Saïed depuis son « coup d'Etat » du 25 juillet 2021, le parti de Hamma Hammami a affirmé que la constitution de 2014 était, à sa promulgation, une manifestation de la réalité des équilibres politiques et sociaux. Selon le Parti des travailleurs, la constitution de 2014 a balayé la constitution du 1er juin 2013 rédigée par Ennahdha et exprimait, en dépit de ses lacunes, des valeurs civiles, démocratiques et émancipatrices. La constitution de 2014 « reste meilleure que celle de 1959 laquelle a été la base pour l'établissement de la tyrannie, de l'autocratie et la légalisation de l'oppression qu'a vécu notre peuple pendant plus d'un demi siècle sous les régimes bourguibiste et novembriste » a ajouté le Parti soulignant qu'en dépit de cela certaines parties, Kaïs Saïed notammment, aspirent à un retour à la constitution de 1959.
Estimant que la constitution « n'est pas sacrée et peut être modifiée et améliorée pour servir les intérêts du peuple », le parti de Hamma Hammami a signalé que toute révision de ce texte devrait, cependant, se faire loin de tout contexte chaotique, populiste et obscurantiste. Le Parti des travailleurs a, également, mise en garde contre l'intention manifeste de Kaïs Saïed de réviser la constitution dans le seul objectif d'instaurer une nouvelle autocratie, appelant les forces politiques, sociales et civiles à serrer les rangs pour faire face au danger populiste de Kaïs Saïed et son projet de révision de la constitution qui ne fera que détruire les acquis démocratiques. Dans le cadre de son entreprise juilletiste, le chef de l'Etat a évoqué, à plusieurs, reprises sa volonté d'introduire des amendements à la constitution de 2014 en dépit de « son respect pour ce texte ». Ce à quoi plusieurs voix se sont opposées laissant entendre que la révision de la constitution serait la porte d'entrée pour une nouvelle dictature.