La Garde nationale a décidé d'ouvrir une instruction contre le leader du mouvement islamiste, Ennahdha, Rached Ghannouchi. C'est ce qu'a annoncé le membre du Comité de défense des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, Ridha Radaoui, jeudi 10 février 2022, lors d'un sit-in devant le siège du Conseil supérieur de la magistrature (CSM). Cette enquête intervient suite à la plainte déposée par le Comité de défense auprès de la justice militaire contre le leader islamiste. Celui-ci est accusé d'intelligence, de trahison et d'atteinte à la sûreté de l'Etat. La plainte concerne également son fils, Moadh Ghannouchi, le procureur de la République, Béchir Akremi et plusieurs sécuritaires.
Une autre plainte pour blanchiment d'argent a, également, été déposée et le dossier envoyé au pôle judiciaire économique et financier. Les membres du Comité de défense des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi ont, rappelons-le, été convoqués par la Garde nationale ce matin même pour présenter les nouveaux éléments dont ils disposent et dont une partie a été révélée au public, mercredi, lors d'une conférence de presse. Ridha Raddaoui a révélé, hier, que la ministre de la Justice avait ouvert une enquête administrative à l'encontre du procureur général de la Cour d'appel soulignant que des magistrats impliqués dans la dissimulation de preuves et de dossiers relatifs aux assassinats de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi faisaient l'objet de poursuites judiciaires.
L'avocat a assuré aussi que des leaders du mouvement Ennahdha avaient perçu d'importantes sommes d'argent de la part des autorités qataries à travers une association baptisée « Namaa » regroupant des hommes d'affaires et ayant pour vocation d'encourager les investissements, soulignant la découverte de relations douteuses entre le directeur général d'un opérateur téléphonique qatari et Rached Ghannouchi ainsi que son fils Mouâdh Ghannouchi et Béchir Akremi.