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Les limogeages à la chaîne de Kaïs Saïed
Publié dans Business News le 15 - 02 - 2022

La tendance autoritaire du président de la République, Kaïs Saïed, était présente bien avant le 25-Juillet. Dès son arrivée providentielle à Carthage, le nouveau locataire a déclaré la saison des limogeages ouverte. Un jeu de réglage de l'horloge du palais dont le chef de l'Etat se délecte particulièrement.
Les premiers à avoir fait les frais de ce nouvel échiquier politique sont le chef de la diplomatie tunisienne et le ministre de la Défense, Khemaies Jhinaoui et Abdelkarim Zbidi, en octobre 2019. Le legs de feu Béji Caïd Essebsi était bien pesant pour l'enseignant de droit constitutionnel enfant du peuple.
Quelques mois plus tard alors que la crise politique s'aggravait et que le gouvernement en place battait de l'aile face à une motion de censure déposée à son encontre au Parlement, Elyes Fakhfakh – aux commandes à la Kasbah – a été poussé à la porte. Celui-ci n'a pas tardé à présenter une démission, vite acceptée par le président de la République, abandonnant ainsi celui qu'il avait lui-même hissé au pinacle.

Deux mois plus tard, la Kasbah accueillait le poulain soigneusement choisi par le président de la République : Hichem Mechichi. Celui-ci occupait déjà le poste de ministre de l'Intérieur dans le gouvernement d'Elyes Fakhfakh. L'idée était alors de placer un pion de confiance pour défendre son pré de carré. Grisé par le pouvoir qui lui a été conféré, Hichem Mechichi a décidé de déployer ses ailes aux côtés des faucons d'Ennahdha jusqu'à empiéter sur le territoire de son bienfaisant. Erreur ! Sans barguigner, Kaïs Saïed l'a envoyé aux oubliettes le 25 juillet 2021 au soir avec, au lendemain, deux autres ministres : celui de la Défense ; Ibrahim Bartagi, et celle de la Fonction publique et de la Justice par intérim ; Hasna Ben Slimane.
Voici maintenant Kaïs Saïed à la tête d'un Exécutif « libre » du pouvoir de contrôle d'un corps législatif aux portes scellées par des chars. Le locataire de Carthage ne s'est pas arrêté là. Ses furies lâchées in extenso, il a limogé le président du Comité général des martyrs et blessés de la révolution et des actes terroristes Abderrazzak Kilani, le chef de cabinet du chef du gouvernement limogé, Moez Lidinellah Mokaddem, le Secrétaire général du gouvernement Mechichi, Walid Dhahbi, ainsi que huit conseillers du chef du gouvernement limogé ; Mofdi M'seddi, Zakaria Belkhouja, Salim Tissaoui, Oussema Khériji, Abdessalam Abbassi, Rached Ben Romdhan, Elyes Ghariani et Hassan Ben Amor.

La vague juilletiste a, aussi, emporté des chargés de mission au sein du cabinet du chef du gouvernement limogé dont Mongi Khadhraoui, Nabil Ben Hadid, Mohamed Ali Laroui, Ibtihel Attaoui, Bassem Kchaou, Raoudha Ben Salah, Houssem Eddine Ben Mahmoud, Fathi Bayyar et Besma Daoudi, mais pas que. Le Procureur général directeur de la justice militaire, Taoufik Ayouni, a été démis de ses fonctions sur ordre présidentiel le 27 juillet 2021.
Entre son accession au trône et le lancement de son entreprise juilletiste, Kaïs Saïed n'a pas non plus chômé. Des diplomates et autres hauts fonctionnaires de l'Etat se sont vu brusquement jetés comme des malpropres. En décembre 2019, l'ambassadeur de Tunisie à Paris, Abdelaziz Rassâa et le consul général de Tunisie en France, Ali Chaâlali, ont a été démis de leurs fonctions. D'autres ont connu le même sort. Kaïs Saïed avait, en effet, fait boule de neige. En février 2020, l'ambassadeur de Tunisie et représentant permanent auprès des Nations-Unies à New York, Moncef Bâati – en poste depuis cinq mois – a été rappelé. Puis en décembre 2021, deux décrets présidentiels ont mis un terme aux missions du consul de Tunisie à Paris, Mohamed Taher Arbaoui et son homologue à Milan, Adel Ben Abdallah.

La parade est, également, passée par Carthage. Plusieurs remerciements déguisés en démissions ont bousculé le siège du pouvoir. Outre celle d'Ismaïl Bedioui, on compte plusieurs autres départs au sein du cabinet présidentiel dont celui de Tarek Bettaïeb, Mohamed Salah Hamdi, Aberraouf Betbib, Rachida Ennaifer, Héla Lahbib et Rym Kacem. Kaïs Saïed a, également, accepté la démission de quelques uns de ses conseilleurs notamment Mohamed Salah Hamdi, son conseiller à la sécurité nationale. Le départ qui a fait le plus de bruit demeure, toutefois, celui de la cheffe de cabinet de Kaïs Saïed, Nadia Akecha. Celle-ci a dit avoir jeté l'éponge « pour divergences de points de vue ».
Les décisions de limogeage ont raisonné, également, ailleurs au sein des institutions constitutionnelles et publiques à commencer par le président de l'Instance nationale de lutte contre la corruption (Inlucc) Chawki Tabib. Celui-ci avait été limogé par Elyes Fakhfakh, le chef du gouvernement sortant désigné par Kaïs Saïed. Il s'était alors arrogé le droit de mettre à la porte l'avocat pour suspicions de fraude, bien que dépourvu de compétence dans cette affaire. Imed Boukhris, nommé alors en remplacement de M. Tabib, a démérité et le poste lui a été vite retiré sans explications.
Puis il a été le tour des établissements médiatiques publics. Hier encore, le chargé de la gestion de la Radio tunisienne, Chokri Cheniti, a été démis de ses fonctions et toutes ses décisions de nominations – jugées « novembristes » – annulées. Plus tôt en juillet de l'année dernière, le président directeur général de la Télévision nationale, Lassaâd Dahech, a subi le même sort.

La liste est encore longue mais on ne peut passer outre la série de limogeages que Kaïs Saïed a opéré dans le corps des gouverneurs. Plusieurs n'ont toujours pas été remplacés depuis l'après 25-Juillet. Au total douze gouvernorats ont été touchés : Tunis, Bizerte, Ben Arous, Zaghouan, Monastir, Médenine, Sfax, Sidi Bouzid, Kébili, Gabès, Gafsa et Médenine dont les gouverneurs étaient respectivement Chedly Bouallègue, Mohamed Gouider, Ali Saïed, Salah Mtiraoui, Akram Sebri, Habib Chaouat, Anis Oueslati, Moncef Chelaghmia, Mohamed Sedki Bououn, Mongi Thameur, Sami El Ghabi.
Seuls Bizerte et Ben Arous ont pu bénéficier de la considération du président de la République qui a placé deux de ses soutiens, Samir Abdellaoui et Ezzedine Chelbi pour services rendus durant la campagne électorale qui a hissé Kaïs Saïed au sommet du pouvoir.


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