Le prix du baril de pétrole Brent a franchi la barre des 110 dollars pour la première fois depuis le mois de juillet de l'année 2014. Le conflit russo-ukrainien et les sanctions qu'il avait engendrées ont accéléré la course folle du prix de l'or noir. A la date du 2 mars 2022, l'écart entre le prix réel du baril de pétrole et celui prévu par le gouvernement Bouden dans le cadre de la loi de Finances de l'année 2022. Les cours du pétrole Brent et du baril WTI ont respectivement atteint 110.08 dollars et 109.38 dollars. D'un autre côté, les autorités tunisiennes avaient estimé le cours du Brent à 75 dollars, tout en incluant un mécanisme d'autorégulation des tarifs du carburant. Le gouvernement fait face à un véritable dilemme financier puisque le prix du baril de pétrole n'était pas passé en dessous des 80 dollars depuis le début de l'année 2022. Les Tunisiens, selon les statistiques de 2020, consomment près de 84.000 barils de pétrole par jour. Le gouvernement devra trouver une solution pour combler un manque d'au moins vingt dollars par baril soit 1.680.000 dollars par jour, soit plus de 50 millions de dollars par mois et plus de 600 millions de dollars par an. Ce chiffre ne reflète qu'une partie du problème. La hausse des prix du pétrole a, déjà, poussé le gouvernement tunisien à augmenter les prix du carburant à deux reprises. La hausse des prix des carburants n'est que la partie apparente de l'iceberg. La flambée du prix du pétrole impactera fortement les pays importateurs de ce produit tels que la Tunisie. Le gouvernement devra réviser à la hausse le budget alloué à l'acquisition des hydrocarbures ainsi qu'à la compensation. La même chose avait eu lieu en 2021. Le prix du baril avait dépassé les 45 dollars prévus par le gouvernement pour clôturer l'année à un prix égalant 75 dollars. L'enveloppe consacrée aux compensations est passée de 401 millions de dinars à 3.327 millions de dinars, soit plus de huit fois que le budget initialement prévu. Concernant l'année 2022, le budget des compensations des hydrocarbures a été fixé un total de 2.891 millions de dinars. De plus, la hausse des prix des carburants et du pétrole provoquera une hausse des coûts de fabrication, de stockage et de transport des marchandises. On peut citer à titre d'exemple les vêtements, les sachets et emballages en plastique ou encore les crayons de couleurs. La hausse limitera, aussi, le comportement des consommateurs. Le citoyen tunisien déja impacté dans son quotidien par la propagation du Coronavirus et l'absence de vision économique de la part de l'Etat verra son pouvoir d'achat et son niveau de vie en prendre encore un coup. La hausse du prix du pétrole découragera, également, les investissements à cause de la hausse des prix des matières premières et des services connexes à l'industrie. La Tunisie qui mise sur la relance de l'activité économique fera face à l'hésitation des investisseurs face à la hausse des prix et de la demande, mais aussi, un climat instable et une compléxité des procédures. D'un autre côté, l'effort de guerre représente une charge supplémentaire au sein de l'industrie basée sur les produits pétroliers et dérivés. L'industrie de l'armement devra produire plus et par conséquent une hausse au sein du secteur du transport et la hausse de la demande conduira encore une fois à une hausse des prix.