Le membre du bureau exécutif du mouvement Ennahdha, Abdelfattah Taghouti, a affirmé que la Révolution était la cible de puissances nationales et étrangères. Il a estimé que les pouvoirs contre-révolutionnaires avaient choisi de porter atteinte au mouvement Ennahdha et à son image. Dans une conférence de presse tenue à la date du 11 mars 2022 au siège du mouvement Ennahdha, Abdelfattah Taghouti a considéré que le mouvement Ennahdha avait été accusé à tort de plusieurs crimes tels que la déportation de jeunes dans les zones de conflits et les assassinats politiques. Il a reconnu l'échec de son parti dans la réalisation d'un bond en avant au niveau social et économique. Néanmoins, il a expliqué que le mouvement Ennahdha n'était pas le seul fautif. Abdelfattah Taghouti a mis en garde contre la désintégration de l'Etat à travers la mise en place du projet de la gouvernance par les bases. Il a estimé que la consultation nationale s'inscrivait dans ce sens. Il a, aussi, appelé au respect du contrat social, de la constitution et des fondements de la démocratie. « Les chaînes restreignant Noureddine Bhiri ont été brisées. Il s'agit d'une nouvelle étape. Nous espérons qu'elle marquera le début d'une phase de prise de conscience », a-t-il déclaré. Par la suite, la députée et cheffe du bureau juridique du mouvement Ennahdha, Zeineb Brahmi, évoquant les versets de l'hymne national a déclaré : « Lorsque Noureddine Bhiri a aspiré à vivre, le destin s'est soumis à sa requête… Les ténèbres se sont dissipées et les chaînes se sont brisées… Noureddine Bhiri est libre… Je tiens à remercier au nom des nahdhaouis tous ceux qui ont soutenu la cause de Noureddine Bhiri. Il est la victime d'un enlèvement et d'une disparition forcée… Je tiens, également, à remercier tous les politiciens et militants tunisiens attachés au principe de la coexistence ». Elle a critiqué l'attitude du président de la République et a rappelé qu'il avait comme devoir de veiller à l'unité des Tunisiens et de préserver les droits et les libertés. Elle a expliqué que l'identité des kidnappeurs de Noureddine Bhiri n'a pas encore été communiquée. Elle a affirmé que ce crime avait été précédé par des campagnes d'incitation et de harcèlement à l'encontre du député. « L'épouse de Noureddine Bhiri, Saïda Akremi a été victime d'un malaise alors qu'elle cherchait ce dernier. Elle a été transportée à l'Hôpital où elle avait découvert par hasard la présence de son époux… Nous étions certains de cela en raison de la présence exagérée d'agents de police », a-t-elle dit. Elle a rappelé que Noureddine Bhiri a été retenu à l'hôpital Habib Bougatfa pendant 67 jours et que son assignation à résidence avait par la suite été levée. Elle a rappelé qu'aucune plainte à son encontre n'avait été déposée. La figure d'Ennahdha est revenue sur l'image de Noureddine Bhiri, publiée par son avocat Samir Dilou, et a insisté sur le mauvais traitement dont il a été victime. « Noureddine bhiri a été enlevé durant 67 jours ! Combien de jours doit passer la Tunisie pour sortir de cette situation ? », s'est-elle interrogée en s'adressant au président de la République. Le député et président du bloc parlementaire d'Ennahdha, Imed Khemiri a affirmé que le mouvement et ses membres étaient au service du peuple. Il a considéré que la levée de l'assignation à résidence de Noureddine Bhiri confirmait son innocence. « Je tiens à rappeler que la justice tunisienne indépendante a prononcé un non-lieu en faveur des listes électorales du mouvement Ennahdha pour les circonscriptions électorales Tunis 1 et Tunis 2 au sujet des soupçons de financement étranger… Malgré la monopolisation du pouvoir, on n'a pas pu prouver les accusations de corruption à l'encontre des leaders d'Ennahdha… Le comité de défense a repris son hibernation après avoir été politiquement exploité dans le but de dissoudre le Conseil supérieur de la magistrature », a-t-il dit. Imed Khemiri a, également, évoqué la situation au sein de la Télévision nationale. Il a affirmé que les opposants au président de la République étaient interdits d'accès à cet établissement. Il a, aussi, insisté sur la pénurie au niveau de plusieurs produits de base et sur l'imminence d'une crise économique majeure. Le député a affirmé son soutien à la lutte contre la corruption et la spéculation. Il a estimé que la prise de décision de façon unilatérale porterait atteinte à la paix et à la cohésion sociale. Imed Khemiri a considéré que la consultation nationale était une arnaque. Il a insisté sur le faible nombre de participants. Il a considéré que celle-ci ne servait que les intérêts du président de la République. Pour rappel, l'avocat vice-président du mouvement Ennahdha et député nahdhaoui, Noureddine bhiri avait été interpellé puis assigné à résidence dans un lieu non-communiqué à la date du 31 décembre 2022. Il a, par la suite, été transféré à l'Hôpital Habib Bougatfa à Bizerte en raison de la dégradation de son état de santé. Il a depuis été placé dans une chambre sous surveillance policière jusqu'à la levée de l'assignation à résidence à la date du 7 mars 2022.